
Le public de Begnins a l’habitude de se faire franchement secouer par une programmation énergique. Pour la dernière soirée, c’était tout le contraire. Peut-être un peu trop sage ?
Dans les vignes, on retrouve les demi-meules de raclette, le lard de Begnins qui fond en bouche et le vin du domaine qui coule à flots. Mais pour sa soirée de clôture anniversaire, le JVAL a opté pour une programmation plus pop introspective que festive. Au risque de laisser une partie du public sur sa faim…
Badnaiy, une artiste prometteuse mais un format scénique à étoffer
C’est Badnaiy qui ouvre la soirée, accompagnée d’un DJ derrière les platines. Les premières minutes déconcertent une partie du public : « Mais c’est qu’un DJ ?«
Heureusement, l’artiste débarque rapidement avec son flow rapide. Autrice, compositrice et autoproduite, elle navigue entre morceaux énergiques et passages plus mélancoliques. Sa versatilité est indéniable, mais le format, qui se ressent comme un seul en scène, demande encore à être travaillé pour vraiment habiter l’espace. Mais on ressent clairement le gros potentiel !

candeur cyclone, fraîcheur spontanée
Place ensuite à candeur cyclone, formation menée par Dani à la guitare, Mina et Marius au chant. Iels rappellent Baron.e, videoclub ou encore un certain Thérapie Taxi plus tranquille*. Avec leur jeunesse désabusée, leurs interludes improvisées et leurs références pop-culture (un t-shirt des Sims 2 fait sourire plus d’un·e), iels amènent une fraîcheur spontanée et touchante, même si la foule reste majoritairement statique.
Sans artifices, le trio séduit par sa sincérité, avec une mention spéciale pour le guitariste, qui dynamise le live. Mais ça ne suffira pas à réveiller une soirée qui commence à trainer des pieds.

* NDLR : le terme « stone » figurait dans la version originale, au lieu de « tranquille ». Les artistes étant sobres, l’utilisation du mot était maladroite et celui-ci a été modifié suite à un échange avec le groupe.
Planer avec Camp Claude
Camp Claude est un groupe d’une qualité indéniable. La voix de Diane Sagnier, la chanteuse et guitariste, a le don de vous emmener dans des contrées lointaines, où il fait bon de se perdre. Il suffit d’écouter Old Downtown ou encore This Country, pour intégrer l’univers dream-indie atmosphèrique du groupe. Et le live en tant que tel ne déçoit pas, bien au contraire !
Mais ce qui aurait pu rattraper une soirée molle, finit d’enfoncer le public dans sa léthargie. C’est finalement sur Lost and Found que le public commence à bouger, comme enfin réveillé.

Une soirée rattrapée par Club Katel
Heureusement, la fête ne s’arrête pas là. Avec Club Katel, le collectif de Nyon, tout bascule : sons chauds, foule compacte et énergie débordante transforment le dancefloor qui servait à la raclette quelques heures avant.
On devine que certain·e·s étaient venu·e·s uniquement pour cette partie club, tant l’atmosphère change radicalement.
La foule offre aux 20 ans du JVAL une fin explosive que ce petit festival exceptionnel mérite !

* Note de la rédaction : le terme original utilisé était « stone » à la place de « tranquille ». Les artistes étaient sobres durant leur représentation. L’utilisation de ce mot était donc maladroite et celui-ci a été modifié.
