Parmi les premiers concerts de ce Festival Antigel passablement chamboulé d’annulations en cascade (Godspeed You! Black Emperor, Nada Surf, …), celui d’Hania Rani aura retenu l’attention d’un Casino-Théâtre qui affichait plein mardi soir. L’artiste polonaise aura subjugué un public attentif, et surtout chaleureux.
À Genève pour la toute dernière date de sa tournée, la pianiste n’a pas caché ses émotions quand vint le moment pour elle de jouer les dernières notes de sa prestation majestueuse. Deux heures de pur bonheur qui prouve le talent certain de l’artiste venue de Varsovie pour l’occasion. Pour sa première fois dans la Cité de Calvin, elle avoua avoir été transporté par un public à l’énergie folle malgré une musique contemplative. Tantôt bande-son pour un film dramatique, tantôt fond sonore sous les étoiles, la musique est parfaite, contemplative, à l’image des œuvres de l’Italien Ludovico Einaudi ou du Québécois Jean-Michel Blais.
Dès les premières minutes, sous un rideau d’éclairages chaleureux, Hania Rani nous emmène au firmament. Elle utilise à bon escient son vieux piano droit, dont les touches frôlent le boit pour laisser au spectateur l’imaginaire d’une fine pluie tombant sur son visage. Ce qui est génial dans l’organisation de la scène de la musicienne, c’est qu’elle est semi-circulaire de sorte à voir tout ce qu’il se passe. Impliquée dans son projet, elle fait vibrer son corps sur les cordes de son piano… et sa voix.
Car l’une des spécificité de Hania Rani vis-à-vis de pianistes cités plus haut, c’est qu’elle use de son magnifique timbres comme sur Leaving. Enchanteresse, elle chante avec finesse des mélodies qui s’alignent sur les notes de piano et ses patterns se répétant inlassablement. Derrière, des boucles de sons et des basses se manifestent délicatement. Tout est fait avec finesse, car le spectateur remarque à peine son travail minutieux sur ces différents instruments.
En trois actes, dont un long rappel mérité, Hania Rani ne manqua « d’offrir » l’un des plateaux au compositeur polonais Krzystztof Komeda qui décéda, selon-elle, trop jeune (37 ans), lui qui collabora sur des films de Roman Polanski. Que ce soit par cet hommage ou ses interactions sincères avec le public, on ressent chez elle une flamme intérieure qui rappelle un Patrick Watson lorsqu’il pose ses mains sur un piano.
Divin et magnifique, Hania Rani est une belle découverte… et une fine trouvaille du festival!
Le Festival Antigel n’est qu’à ses débuts : de nombreux concerts et performances sont organisées jusqu’au jusqu’au 19 septembre. LastNite sera présent pour plusieurs événements, alors restez à l’affût et n’hésitez pas à visiter leur site pour plus d’informations ici.