L’artiste anglaise a délivré jeudi une prestation tout en expression physique dans un Rez de l’Usine chaud bouillant.
Tout droit venue des tréfonds de Leicester, l’artiste Billy Nomates, Tor Maries de son vrai nom, a délivré un show explosif et survitaminé devant un public comblé. Après un album éponyme en 2020, l’artiste a sorti il y a tout juste un an l’excellent CACTI, un disque qu’elle a performé au Rez.
Une énergie folle pour la britannique
N’étant accompagné que d’elle-même et de son micro, une crainte pouvait atteindre le public… Crainte rapidement écartée, dès les premières notes de black curtains in the bag.
Occupant toute la scène, Tor Maries combine les mouvements dans une forme olympique. Ces enchaînements, désarticulés, ne péjorent en rien la voix de l’artiste qui, dans son style pop teinté de post-punk, ne fait jamais de fausse note.
Une heure et quart sous perfusion
Pas de faux rythme dans la setlist de Billy Nomates et l’on comprend rapidement que la note de 84/100 sur metacritic pour son dernier album CACTI n’est pas une erreur d’algorithme.
Mélangeant les titres calmes, comme l’excellent roundabout sadness, et explosifs comme No, l’Anglaise maîtrise son sujet comme personne et n’a rien a prouvé sur la qualité de l’ensemble.
Billy Nomates n’est pas qu’un nom de scène sorti de nulle part mais provient d’insultes que l’artiste avait reçu lors d’un concert dans sa ville natale. Cet engagement féministe se retrouve dans ses textes comme Fat White Man ou dans un registre plus personnel comme Escape Artist. Cette rage dans les textes n’enlève en rien la facilité d’écoute de ses titres. Et c’est sans voir le temps passer que l’artiste conclut son concert par le génial spite.
Une mise en bouche par les Lyonnais-ses de eat-girls
Peut-on réellement parler de “mise en bouche” tant le groupe lyonnais a captivé le public du Rez ? eat-girls a présenté un concert mélangeant l’expérimental, le post-punk et l’électro dans un Rez sombre, sublimé par des faisceaux de lumière accompagnant à merveille le son des trois comparses.
Jamais à court d’idées, l’expérimentation est poussée jusqu’à ses retranchements. Mention spéciale à la guitariste prenant une baguette pour produire des sons crunchy, au bassiste sortant des sons de cloches en reliant deux cordes de sa basse et à la keyboardiste saupoudrant le tout d’effets sonores. Gâteau sur la cerise, le groupe prévoit de sortir un album cette année.
Affaire à suivre.