
Dans l’écrin intimiste du Temple de Carouge, l’Anglo-somalien a transformé une soirée Antigel en un moment de pure émotion. Entre souffle et puissance, intimité et communion, retour sur une soirée qui a touché le public en plein cœur, avec l’artiste Isia en ouverture.
Les voix et les rires résonnent dans la nef du lieu de culte carougeois. Ce ne sont pas les habituels crânes dégarnis et les boucles blanches soigneusement réalisées qui peuplent le lieu, mais le public d’une soirée Antigel: il admire la fresque de la Nativité peinte par Hermès en 1921 dans les tons bleus et les boiseries fines du temple. L’ambiance est détendue, et personne ne se doute encore du moment suspendu qui l’attend.
Facesoul : une présence lumineuse et profonde
Facesoul est un artiste à l’authenticité vibrante. Entre éclats de rire et profondeur bouleversante, il installe une atmosphère de connexion intime avec le public, porté par sa voix et ses textes. Il débute en a cappella, imposant un silence habité, avant de superposer les couches sonores grâce à son looper. L’artiste construit ensuite ses harmonies en direct, dévoilant son processus créatif.
« Can we listen with the heart and the ears ? », demande-t-il alors au public. La réponse est unanime : les spectateurs veulent de la connexion. Facesoul s’exécute, partageant avec eux une palette d’émotions qui va de la célébration à la vulnérabilité.
Il chante la joie et la douleur sur Hardship, soutenu par une guitare R&B qui touche en plein cœur. Sur Faith in Me, il invite le public à s’exprimer avec lui, transformant le concert en une expérience collective. Même quelques petits problèmes de son semblent faire partie du spectacle, renforçant encore l’impression de proximité.
Entre émotion et communion
Facesoul clôture son set avec Grow, une métaphore poignante de la résilience. Son charisme et son intensité soulèvent la salle, jusqu’à une standing ovation spontanée – un moment rare. Le public, debout, applaudit, porté par l’énergie du concert.
Un rappel s’impose, instinctif et naturel. L’Anglo-somalien en est étonné, vu qu’il s’agit du deuxième rappel spontané de sa carrière. Il ne l’avait pas prévu. Il improvise donc et clôt son concert sur un de ses nouveaux morceaux, qui figurera sur son prochain projet. Le public genevois a donc la chance de le découvrir en exclusivité.

Isia : entre souffle et puissance
La Genevoise, maintenant installée à Neuchâtel, déstabilise le public lorsque résonnent ses premières notes autotunées, comme pour attirer l’attention. Et elle l’obtient immédiatement. Accompagnée d’un musicien sur scène, son set oscille entre piano épuré et beats électroniques, naviguant entre soul aérienne, R&B et allant parfois jusqu’à des couplets rappés.
Sa voix soufflée dégage une impression de douceur, qui peut être rompue subitement lorsqu’elle explose en puissance, comme sur Fuck My Name, où son interprétation alterne entre fragilité et intensité. Un véritable moment fort de sa setlist.

Suisso-brésilienne, Isia chante en portugais, en anglais et en français, liant son univers sonore à sa multiculturalité. Elle dévoile aussi en avant-première un extrait de son prochain album attendu en septembre, un morceau en piano-voix qui annonce une œuvre introspective et percutante. Une artiste à suivre.
Au temple de Carouge, la musique s’est faite prière et la performance, une communion avec le public. Deux artistes aux univers singuliers, mais réunis par une sincérité désarmante, qui ont conquis le public.
