
Vendredi, deux des têtes d’affiches de la soirée ont dérouté la scène Cargo. Avec leurs styles propres, elles ont montré que l’excentricité avait du bon dans cette période triste.
Venu en nombre en ce jour soldout avec notamment Underwold et Lucky Love, une partie du public s’est sûrement demandé ce qu’il faisait là, à 19h, devant la scène principale qui accueille les grands noms du festival. Il y avait en effet un personnage singulier qui arrivait sur scène en toge. Rien que ça.
Philippe Katerine, ou l’art de sortir de sa zone de confort
À moins d’avoir vécu dans une grotte, l’artiste français n’a pas laissé insensible l’opinion public lors de la dernière cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Paris. Grimé en bleu, affublé d’une vigne cachant ses parties, la (presque) nudité n’a pas de secret pour celui qui rendait hommage à Dyonisos, dieu du vin et de la fête. À Festi’Neuch, c’était cela également : si la bière remplaçait le verre de rouge, l’ambiance était tout de même au rendez-vous.
Entouré sur scène de bulles qui grossissaient au fur et à mesure du concert, Philippe Katerine a dévoilé tout son univers loufoque en une heure quinze top chrono. Entre une couronne de fleurs ou un bob vissé sur le crâne, les costumes n’étaient jamais les mêmes. Et dans la mise en scène, tout est minutieux du début à la fin accompagné de musicien-e-s de talents. Ils reflètent d’ailleurs bien l’ingéniosité du chanteur, où des phases rythmiques animales se mêlent à la subtilité des solos du guitariste principal.
À mesure qu’avance le concert aux côtés du natif des Deux-Sèvres, le public – d’abord interloqué – embarque pleinement dans le projet. Certains du premier rang offrent même des bananes sur La Banane, répliquant avec ironie « vous êtes un peu étranges ». Quand on connaît le personnage, c’est un parfait reflet de cette folie partagée. Et c’était tellement fun pour démarrer – parfaitement – cette soirée d’été.
IDLES se positionne en faveur de la Palestine
Dans la mouvance de certains groupes tels que Fontaines DC ou Sam Fender, IDLES a posé les bases d’un concert aussi intense musicalement que solennel politiquement, où les références à la situation vécue actuellement à Gaza faisait office de ligne conductrice. Qui a dit que les artistes ne se positionnaient plus politiquement ?

Car avant d’entrer sur scène, c’est une vidéo tournée le 13 juin depuis l’Egypte que les gars de Bristol ont diffusé sur les écrans géants.

À partir de ce moment, soutenu par la foule, la formation anglaise a fait ce qu’elle savait faire: exploser les décibels des façades (Jon Beavis a explosé nombreuses de ses baguettes), envoyer du lourd (quelle prestation du bassiste Adam Devonshire), courir de partout ou faire du lasso avec le micro (super cardio de Joe Talbot) et sauter dans le public jusqu’à atteindre la régie son (Mark Bowen a fait corps avec les circles pits).

La folie furieuse scénique des premiers albums Brutalism (2017) ou Joy as an Act of Résistance (2018) est toujours là, IDLES n’ayant pas laissé des plumes au passage. On sent même le leader Joe Talbot bien plus engagé qu’auparavant, comme si chaque concert devenait une mission personnelle. Un acte de résistance, comme il était dit en 2018 ?
