Sunday June © Claire Cantone

Le festival fête sa vingtième édition en beauté avec quelques concerts gratuits et une programmation toujours autant percutante. Pour cette deuxième soirée, l’Openair affichait complet.


La fête a commencé en douceur avec un concert-anniversaire offert par le duo Junee, qui a joué en plein cœur des vignes. Puis, sur scène, place à une montée en puissance avec Sunday June, Fomies et enfin Lalalar, pour un final en apothéose.

Un cadre unique

Devenu un rendez-vous incontournable de l’été romand, le JVAL Openair se déploie au milieu des vignes de Begnins, sur le domaine de Serreaux-Dessus, avec une vue imprenable sur le Léman, les Alpes et les coteaux alentour.

L’aventure a débuté il y a vingt ans, quand trois frères passionnés de musique ont installé une sono dans le jardin familial, entourés de quelques ami·es et artistes. Deux décennies plus tard, plus de 150 groupes s’y sont produits, certains y trouvant même leur tremplin, et le festival réuni jusqu’à 1700 personnes. Une réussite rendue possible grâce à l’énergie d’une équipe bénévole.

Fidèle à sa mission, le JVAL met en avant la scène suisse et accueille aussi des artistes internationaux émergents. Ce soir-là, la programmation avait choisi de plonger dans des sonorités psychédéliques.

© Claire Cantone

Crescendo explosif

La soirée a démarré en douceur avec Sunday June. Leur rock alternatif aux accents psyché et dreampop a parfaitement trouvé sa place dans le décor viticole. Le groupe, formé à Genève en 2023, a offert une ambiance solaire et intimiste, renforcée par une anecdote touchante, l’un des musiciens a salué sa grand-maman de 87 ans, venue pour la première fois les voir jouer, le concert ayant lieu dans sa commune de résidence.

Vient ensuite le tour des Veveysans de Fomies, groupe que l’on qualifie de surf punk ou de krautrock, qui intègre des éléments de fuzz et psychédéliques dans leur dernier album Liminality. Nous avons d’ailleurs pu les interviewer lors de leur passage au Festi’neuch.

Sur scène, le groupe formé en 2017 est bien rodé et très explosif. Le public suit le délire et rapidement des premiers pogos se lancent, jusqu’à former à la fin un circle pit. Le ton était donné pour la suite de la soirée. 

© Claire Cantone

Dernier concert, place à Lalalar, formation turque repérée par le label genevois Bongo Joe. Leur mélange électro-punk, aux sonorités anatoliennes folkloriques et psychédéliques, a littéralement envoûté le public.

Leur dernier album En Kötü İyi Olur (“au pire, ce sera bien”, 2023) condense cette énergie brute et radicale. Né dans un contexte politique tendu, le trio revendique un son engagé, brut et puissant. Dès les premières notes, l’ambiance est montée d’un cran, jusqu’à la transe collective, transformant le terrain du domaine en un dancefloor bouillant.

Le public, survolté, refusait de les voir partir : rappelés sur scène, ils ont expliqué qu’à Istanbul on aime briser les règles, et ont offert une chanson supplémentaire pour le bonheur de tous·tes.

Un festival qui rassemble

Le JVAL reste un festival aussi familial que festif. On y croise des enfants courant entre les vignes, des familles détendues et une bonne dose de fêtard·es prêt·es à prolonger la nuit sur les DJ sets d’Aurore et Maybe Alan jusqu’au matin.

Malgré sa taille modeste et son emplacement un peu à l’écart, le festival attire un public bien au-delà de la région nyonnaise, tout en restant cher aux habitant·es de Begnins. Cette deuxième soirée a confirmé le succès de cette édition anniversaire.

Entre une programmation parfaitement calibrée, un public chaleureux, un cadre exceptionnel, des produits locaux à la buvette et une organisation décontractée mais efficace, le JVAL a prouvé une fois encore qu’il a tout d’un grand festival.