© Victor Perrin

Programmé ce mardi sur l’affiche de l’incontournable festival de septembre, l’artiste belge a proposé un set envoûtant. Et c’est exactement ce que cherchait le public genevois dans un Bongo Joe bien garni !


En arrivant près de ce bar et magasin de vinyle situé dans le complexe des Halles de l’île, rien ne laisse transparaître qu’un artiste joue. On perçoit davantage le bruit d’un afterwork bien mérité. Lieu de niche du microcosme genevois, mais bien connu des mélomanes du coin, il est clair que le public du soir vient en connaissance de cause. Dommage toutefois de ne pas voir au loin que La Bâtie programme une pépite dreamfolk ce soir-là. Et à un prix défiant toute concurrence (deux thunes seulement), qui marque le sceau d’un Bongo Joe permettant de faire vivre la culture locale pour toutes et tous. 

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Intérieur tamisé, pour une performance qui s’envole

Donner place à Milan W. un mardi soir, dans le petit écrin du magasin, était un choix judicieux du programmateur du festival. Venu présenter sa trouvaille devant une soixantaine de spectateurs et spectatrices, il souligne la qualité de l’artiste avant que le Belge ne fasse son arrivée. C’est une proposition folk qui permet de s’envoler loin des péripéties du quotidien, d’un début de semaine qui peut être déprimant. 

Et si l’artiste ne donne peut-être pas une énergie des derniers instants par sa présence discrète, il offre néanmoins des compositions captivantes et originales. C’est sans surprise que l’ambiance donnée incite le public à, en partie, s’asseoir devant le mystérieux mais charismatique compositeur flamand. 

© Victor Perrin

L’improvisation au coeur du concert

Sur scène, il n’est pas seul. Ce passionné de musique électronique a troqué les platines depuis son récent album Leave Another Day pour une pop rêveuse et avant-gardiste. Accompagné d’un guitariste et d’une pianiste-choriste activant des boucles rythmiques, chacun tient sa place sur l’espace scénique installé à même le sol. Et chacun expérimente beaucoup. On entend par exemple la guitare acoustique devenir (presque) un moteur d’un starship pour alimenter les solos de Milan W. 

Le Belge tente d’ailleurs de nombreuses improvisations sur sa Fender Stratocaster. Elles sont légères. Durant son set d’environ une heure, il cherche d’ailleurs à accompagner au mieux un flow vocal envoûtant où les voyelles se rallongent et les syllabes s’étendent. La boule à facette au plafond tourne sur elle. Elle apprécie.

© Victor Perrin

Sous une lumière rougeâtre qui ne changera d’ailleurs – à regrets – jamais, Milan W.  a su offrir une véritable parenthèse dans un lieu d’exception. Le poids de l’histoire de la musique, où se côtoient des 33 tours de multiples horizons et de différentes époques, se transpose dans les sonorités du Belge qui s’apparente à du Ben Frost, Low ou Nick Drake. De quoi nourrir de belles références pour la suite de sa carrière.