
Avec son récent album Backlot Country, Jeremy Ratib exploite des bribes de son enfance en Californie pour créer des personnages ou histoires imaginaires. Pour nous, le Genevois s’est confié sur cet album palpitant et son univers unique.
Entre folk et americana, le multi-instrumentiste basé à Zürich offre, après les EP Diving Bells Demo Vol. 1 (2021) et We, Sacred (2022), un album réalisé avec passion et envie. Backlot Country, sorti le 3 octobre et disponible en vinyle sur Bandcamp, est le fruit d’un long travail introspectif sur ses années d’enfance et d’adolescence à Los Angeles, qui n’aurait peut-être pas vu le jour comme souligné à notre micro :
« C’est vraiment un aboutissement d’un processus, d’une longue réflexion que j’ai eu par rapport à ma place en tant que songwriter et comment je voulais faire vivre ces compositions. J’ai travaillé assez longtemps seul, j’organisais mes petits concerts avec dix à quinze personnes, c’était des potes. Je partageais comme ça. »
S’entourer pour mieux avancer
Pendant trois années, Jeremy Ratib compose les morceaux qui verront le jour sur son récent LP. Malgré une perte d’énergie au milieu du processus, où il n’affiche pas la volonté de les partager, le Genevois s’approprie ses compositions sincères qui puisent l’inspiration chez Dan Wriggins (Friendship) ou Alex G.
Pour accomplir ce projet, le trentenaire n’a pas hésité à faire différemment, pour mieux avancer. « Je me suis dit que j’allais, pour le coup, aller chercher des nouvelles personnes, que j’allais faire vivre ça autrement. Et donc j’ai contacté pas mal de gens. ». Parmi eux, deux gars du coin répondent à l’appel : Valentin Liechti et Robin Girod.

Valentin Liechti, fort de ses expériences avec Arthur Hnatek, Erik Truffaz ou Gaspard Sommer, apportera à l’album sa touche unique au mixage, en plus de jouer les parties de batterie. Enfin Robin Girod, connu en Suisse pour ses multiples projets (Bandit Voyage, L’Orage, Komet City, Duck Duck Grey Duck), apportera sa créativité au démos proposées par Jeremy Ratib, qui ne tarit pas d’éloge à leurs égards :
« Ils ont écouté le disque, ont été curieux. C’est assez rare d’avoir ça, que quelqu’un prenne le temps d’écouter et de s’intéresser. Les deux ont vraiment cette curiosité, une intelligence. Ce sont des super musiciens. Ils se sont projetés dans le projet tout de suite. ».
Un mariage parfait en somme, totalement spontané (voire inattendu) pour lui. Et pour garder un pied dans l’enfance, une thématique si chère à l’artiste, rien de tel que dévoiler la version live du projet : Jeremy Ratib & The Sunday Cartoons. Un doux mélange de folie et nostalgie, marqué par la présence de masques fantaisistes qui alimentent une musique à la fois douce, bienveillante et parfois mélancolique.
Un projet musical qui fait sens, dans un monde à la renverse.





