© Victor Perrin

Artiste aux multi-casquettes, Alex Merlin est membre de groupes aux horizons musicaux éclectiques (Cold Bath, Kerosen, Prune). Pourtant, c’est en solo qu’il se dévoile à travers des sonorités plus tranquilles parues sur son premier EP « Disparaître ». 



Recueil de titres « un peu naïfs » selon lui, écrits durant le confinement, cette réalisation est presque un bébé covid. C’est dans une période peu propice à la musique live qu’Alex Merlin s’est donc senti pousser des ailes pour s’extirper, en quelques sortes, de ce qu’il faisait avec ses formations annexes. « J’ai écrit et composé ces chansons dans ma chambre. Je ne les voyais pour aucun de mes groupes, c’était un peu des chansons « poubelles », des berceuses… C’est un projet qui est absent de toute tension et de pression. »

Si le Genevois admet que c’est un « challenge de présenter des nouveaux morceaux, des nouvelles créations », cela s’est matérialisé après un concert qu’il estime avoir planté. Il était seul, à la guitare. Démotivé, l’ex-membre des Cats Never Sleeps ne s’est pourtant pas reposé sur ses lauriers. Au contraire, c’est par l’échec qu’il a rebondit en étant booké par l’excellent label et magasin de vinyle Bongo Joe pour une date. En repensant, pour l’occasion, son set live. Comme quoi, le destin fait bien les choses.

« C’est un projet fait avec beaucoup de plaisir et peu d’ambitions (rires). »

Motivé à remonter sur scène, Alex Merlin ne joue désormais plus seul. Accompagné seulement de son batteur Kilian, un véritable « boost », l’auteur-compositeur-interprète est rassuré quand vient le moment de se présenter devant le public. Un exercice qui nécessite de l’efficacité à la White Stripes et qui s’avère bien différent de celui des groupes. « J’étais terrifié par le fait d’être tout seul avec une guitare, à chanter sur scène pendant quarante-cinq minutes. Honnêtement, je n’ai pas les épaules pour le faire. Ça m’angoissait plus qu’autre chose. Faire de la musique seul, ça ne va pas ». 

Un premier album en vue pour l’an prochain

C’est donc avec un projet complètement différent de ce que l’on a pu entendre avec Cold Bath par exemple qu’Alex Merlin entre dans le monde du projet solo. Avec « Disparaître », il a fait en sorte d’exprimer autant des dynamiques apaisées que ses origines diverses sur certains titres. Franco-suisse, mais également Argentin, le Genevois entremêle le français, l’anglais et l’espagnol sur certains morceaux comme « Histoires de fantômes ». Il n’oublie pas non plus de placer des sonorités très hispaniques dans sa musique. « Effectivement, à la fin de la chanson « Le goûter », je schred avec une guitare classique. C’était pas écrit, je me suis retrouvé en studio, j’ai fais ça et c’était cool. Je l’ai gardé. J’adore jouer avec [cet instrument] », dit-il avec passion.

Dans la foulée de cet intéressant EP, Alex Merlin peaufine son set live avec un show complètement déjanté. Bien à l’opposé de ce que l’on peut entendre en studio. Intéressant. La place du rock, avec toute sa puissance et sa spontanéité, est finalement bien présente sur scène. C’est un style qui l’anime depuis toujours, et cela se ressent avec ces phases complices entre la guitare et la batterie.

Alex Merlin à son vernissage à la Corne à Vin © Victor Perrin

En parallèle, l’artiste planche sur la parution d’un album pour l’année prochaine. Aucunes limites ne seront données, de sorte à bien différencier le travail studio de celui du live. Sur fond de clin d’oeil, celui-ci devrait s’appeler « Réapparaître » et est enregistré avec le producteur et ingénieur du son Arnaud Sancosme, son acolyte de toujours. C’est aussi une aventure qui a débuté par la création, en parallèle, du collectif Les Attitudes, devenu un label. Si les musiques étaient initialement enregistrées en DIY (do it yourself en anglais), les choses ont évoluées dans le bon sens avec d’autres artistes et groupes qui ont rejoint le collectif.

Une progression qui sert l’artiste genevois dans la volonté de proposer un contenu qui lui est propre, à son image.