© Victor Perrin

Véritable phénomène surf rock depuis une décennie, Allah-Las était de passage vendredi à Genève pour un concert aux airs de roadtrip californien.


Toujours présent depuis un premier album éponyme nommé paru en 2012, Allah-Las ne s’est pas fait happé par la célébrité malgré des titres adapté pour des playlists de voyage en van ou de soirées passées au bord d’un feu à boire de la bière. Groupe vénéré par une poignée de mélomanes avides de retours furtifs dans les seventies, le quatuor parvient pourtant à conserver une certaine intimité.

Une belle ambiance dans une chaleur étouffante

Alors oui, ce samedi, le PTR n’affichait pas complet. Mais il n’était absolument pas vide, loin de là. Mais avec la chaleur étouffante qu’il faisait dans la mythique salle de l’Usine, ce n’était pas un mal de pouvoir respirer entre les corps moites. En tous les cas, cette atmosphère amplifiait l’ADN d’un concert à « l’ancienne », comme si le public était revenu cinquante ans en arrière à s’écouter un live de Pink Floyd au Fillmore de San Francisco…

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En fin de compte, la jauge était parfaite pour donner à Miles Michaud (chant, guitare), Matthew Correia (batterie), Spencer Dunham (basse) et Pedrum Siadatian (guitare principale) l’énergie nécessaire (et bienveillante) pour un magnifique set d’une heure.

Extrêmement bien mené, ce moment de partage entre la formation américaine et le microcosme genevois (et au-delà) laissait paraître un fait indéniable : Allah-Las est une machine à tubes. Pas au sens propre, comme on l’écouterait sur une radio mainstream, mais au sens où chaque morceau joué par le groupe a – surement – accompagné un moment de vie.

Des titres fameux qui ravissent le public

Quand le set débute par Sacred Sands, avec son mythique riff, le public devient bruyant. Et après une transition bienvenue de 200 South La Brea, interprétée au chant par le batteur Matthew Correia, c’est au tour de Tell Me (What’s On Your Mind) de définitivement faire chavirer le PTR. Et ce n’est que la troisième chanson, avant qu’un autre fameux morceaux Busman’s Holiday ne soit interprétée brillamment. C’est dire le répertoire de la formation de Los Angeles !

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Il se pouvait, il y a quelques années, que l’on puisse rester une performance de Allah-Las bonne, mais parfois brouillonne avec un Miles Michaud impulsif au niveau de sa voix. Mais là, quelle évolution dans la manière d’aborder le chant devant le micro! Tout était juste, avec cette capacité à donner le grain qu’il fallait ou l’intensité également comme sur le rappel Catamaran hautement réussi.

Derrière, les visuels projetés sur les murs sont beaux, avec des des clichés pris au Polaroïd avec des plages et des surfeurs sur les plages de la Big Sur.

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En plus d’un jeu de lumières qui met magnifiquement en valeur le quatuor, notons la qualité sonore imparable sur la douzaine de titres joués, dont certains de leur récent album Zuma 85 comme Jelly ou Right On Time.

De la table son à la scène, tout était maîtrisé. Et que dire de Pedrum Siadatian, magnifique longiligne monsieur qui, avec sa guitare sans manche, est autant mystique que rayonnant.