Pour la première fois de son histoire, la Salle des Droits de l’Homme et de l’Alliance des civilisations du Palais des Nations a accueilli jeudi un concert ouvert au public.
C’est Lido Pimienta, une artiste afro-colombienne et indigène wayuu qui a enchanté l’audience avec sa cumbia-électronique. L’artiste a brisé tous les codes attendu dans une telle salle, plus habituée aux discours de diplomates et au grattement des notes sur le papier.
Le regard brillant de la foule
Sous le plafond majestueux conçu par l’artiste Miquel Barcelò, Lido Pimienta a emmené le public dans une partie de son histoire, entre terres colombiennes et amérindiennes wayuu. Un regard malicieux qui pétille, une communication franche, l’artiste a fait lever tout le public pour partager sa joie et sa douleur, qu’elle sublime au travers de ses textes. Sa voix délicate et fluide, se transforme parfois en rugissements remplis de rage.
Défenseuse et militante pour les Droits des personnes noires, indigènes et pour les Droits des femmes, Lido Pimienta n’hésite pas à poser des mots sur les injustices et les violences subies et a partagé ses messages puissants en ce lieu très symbolique, sans prendre de pincettes.
Le public a été réceptif et lui a répondu avec un tel enthousiasme que la sécurité de la salle a dû le faire reculer afin de respecter les normes. Cette communion s’est transformée en moment de grâce lors du morceau Nada, lorsque l’audience a repris en choeur la phrase el dolor lo tengo presente (“je ressens la douleur” en français), qui en a laissé un bon nombre avec la chair de poule et le regard brillant.
Une première partie multiformes
La première partie était assurée par les artistes ghanéennes DJ MJ, the Masked DJ, MC Diamond et les excellentes Iveth Stunner et Emma Korantema qui commencent leur résidence en Suisse. Leur performance multi-forme, entre danse, slam et DJ set a dynamisé une salle qui aurait pu être statique.
Cette performance exceptionnelle est un pari réussi pour cette collaboration entre l’association Shap Shap, l’Institut de recherche des Nations-Unies pour le développement social (UNRISD), l’Office des Nations-Unies à Genève (UNOG) et le festival Antigel. Il n’y a plus qu’à espérer que ce ne soit pas la dernière !