© William Corbat

La chanteuse suédoise et le compositeur écossais ont proposé un moment éthéré en toute simplicité dans un Temple de Satigny rempli de fidèles. 


Il ne suffit pas toujours d’exploser les décibels et de remplir l’Alhambra pour figurer parmi les évènements phares d’Antigel. Les concerts au Temple de Satigny, désormais salle régulière, font partie de ces moments uniques et singuliers que le festival à l’habitude de proposer chaque année.

Et cette année, ce n’est pas moins que la chanteuse de The Cardigans et l’excellent compositeur James Yorkston qui nous délivrent une prestation unique. À noter que leur tournée était terminée et qu’ils se sont déplacés spécialement à Genève. 

Le rêve d’une grand-mère se réalise 

Arrivant comme d’anciennes connaissances que l’on n’avait pas vu depuis plusieurs années, James Yorkston remercie dès son introduction le festival et informe qu’il réalise le vieux rêve de sa grand-mère en jouant dans un temple. Ce sont ces moments ponctués d’anecdotes et de sourires que les duo partagent tout au long du concert.

© William Corbat

Cette anecdote partagée, le concert commence véritablement par le magnifique Mary de l’album The Great White Sea Eagle. Écrit et composé en collaboration avec The Second Hand Orchestra, l’album sera joué dans sa presque globalité. Aux sonorités folk parsemées d’instruments à cordes, cet album à deux voix propose de s’évader dans les souvenirs de Nina et James.  

S’évader les yeux fermés 

Il suffit parfois d’une bonne acoustique et de deux voix pour s’envoler au loin. En ce sens, l’acoustique du Temple de Satigny et la chaleur du lieu restituent le son dans une atmosphère céleste. Il suffisait de fermer les yeux pour se laisser porter et imaginer les Highlands écossais, lieu d’inspiration de certains titres.

Cette qualité sonore de la salle se ressent aussi chez les deux musiciens qui, dans leur lancée, profitent de cette communion pour tester, pour la première fois, de nouveaux titres comme I Love That Tree. Nina Persson tenait d’ailleurs dans ses mains le brouillon des paroles. Et ce ne sont pas les quelques erreurs ou fausses notes qui ont dérangé le public. 

© William Corbat

Une réinterprétation réussi de leur premier album commun

N’étant pas accompagné des instruments à cordes et des guitares électriques, le duo réinterprète les titres de leur album tantôt au piano tantôt à la guitare. Ce sont dans ces instants que l’on ressent l’énorme expérience des deux artistes toujours à l’aise et chaleureux sur des titres comme A Hollow Skeleton Lifts A Heavy Wing ou Sam and Jeanie McGreagor qui s’en trouvent magnifiés.

Avant de conclure, et signe qu’ils se sentent confortables, le groupe fait preuve d’humour en demandant au public s’il souhaite un “encore” car ils ne veulent pas sortir de scène tout de suite à cause de la pluie.

On ne peut que remercier Antigel de nous avoir offert ce moment privilégié qui restera certainement dans les mémoires tant du public que du duo.