
Programmés pour clôturer un weekend riche en concerts, les deux artistes anglais ont fait rayonner la beauté du Temple de Genthod. Une réussite en tous points, grâce à leurs deux voix sublimes.
Sous la voûte imposante du lieu de culte, baigné dans des lumières chaudes et entouré de plantes, Jake Isaac entre en scène avec la simplicité d’un artiste qui n’a rien à prouver mais tout à offrir. Il ouvre son set d’une heure et quart avec une douceur envoutante, parfaitement en phase avec l’atmosphère chaleureuse de cette salle si spéciale pour l’artiste. Il joue pour la première fois en terres genevoises, après des passages dans d’autres villes suisses dont une remarquée au Zermatt Unplugged en 2022.
Un cadre grandiose pour une voix d’or
Les teintes rappelant les couchers de soleils face à la mer se fondent dans l’architecture du lieu, donnant une dimension presque mystique à l’instant. Sur scène, le set est épuré : un guitariste, un bassiste, un batteur et deux choristes accompagnent l’artiste anglais, formant un ensemble d’une finesse redoutable.
Dès les premières notes de When It Hurts, Jake Isaac instaure une connexion directe avec le public. « Je suis Jake, au cas où quelqu’un vous aurait traîné ici ! », plaisante-t-il après le morceau, désarmant la salle par sa simplicité. Cette aisance naturelle se retrouve dans sa musique portée par une section rythmique impeccable qui transforme le temple en véritable chaudron du groove.

Un concert entre humour british et intensité sonore
Jake Isaac navigue avec élégance entre ses anciens morceaux, comme Good, et les titres de son dernier album Benjamin, paru en octobre 2024. À mesure que le concert avance, il s’affirme comme un artiste complet avec une voix unique: elle oscille entre la profondeur d’un Seal et la modernité d’un Gary Clark Jr.
Puis vient le moment solennel. Sur You and I Always, la salle se fige dans un silence religieux, suspendue à chaque note. Pour un première fois à Genève, Jake Isaac marque les esprits de celles et ceux qui se rendaient à Genthod par simple curiosité d’une programmation Antigel d’exception.

Pour marquer le coup, il fait chanter le public sur Thinkin’ About You avant de quitter la scène sur une standing ovation. Pour son « nouveau public », conquis par le simple fait d’armes d’être un artiste grandiose, le Londonien revient pour un ultime moment intimiste : seul sur scène, il livre un a cappella d’une pureté désarmante.
Sophie Faith, une lumière dans la nuit de dimanche
En première partie, Sophie Faith s’avance avec un sourire solaire et quelques mots en français, charmant instantanément le public. Sa voix est un cocon : douce et enveloppante, elle rappelle les grandes divas soul, avec par moments une rugosité à la Selah Sue.
Sa reprise de Sunny par Bobby Hebb fait mouche, le public l’accompagne en frappant dans les mains, baignant dans cette énergie lumineuse.

La réverbération du lieu sublime chaque nuance de son timbre, tandis que son guitariste, Jack, joue avec les harmonies pour souligner la fluidité de sa performance.
Un set tout en progression, qui s’achève avec une sortie de scène rapide, un peu abrupte, qui laisse le public suspendu dans cet écrin soul hors du temps. Une parenthèse musicale où chaque note semblait résonner au-delà des murs du temple.
D’autres photos du concert par Maxime Sallin












