© Maxime Sallin

L’institution basée à Genève a ouvert exceptionnellement ses portes, offrant une scène exceptionnelle aux voix des jeunes. Entre poèmes, concerts et engagements sociaux, la soirée a résonné comme un appel à l’action pour un avenir plus juste.


Après un contrôle de sécurité similaire à celui d’un aéroport, le public a fait patiemment la queue pour entrer dans la mythique Salle des Droits de l’Homme et de l’Alliance des Civilisation. Parce que l’entrée dans ce haut lieu du Palais des Nations est toujours impressionnante. Le plafond sculpté, comme recouvert de stalactites irrégulières, dans des tons bleus et pastels, est tout simplement à couper le souffle. Et ce mercredi, la salle, loin d’être consacrée à des fonctionnaires à l’air impassible, est remplie de rire d’un public majoritairement jeunes, issu de tous les milieux. 

Ocevne : le R&B à l’ONU

La première performance musicale, celle d’Ocevne (prononcé Océane), a servi de tremplin pour réchauffer un public encore un peu figé après les discours d’ouverture. L’artiste genevoise a apporté son R&B francophone sur la scène prestigieuse de l’ONU, dévoilant son répertoire au public.

Elle a notamment interprété les grands titres de son dernier album NP2. Bien que quelques problèmes de son aient entaché le début, Ocevne a rapidement marqué les esprits avec son audacieux message : « On a ramené le R&B à l’ONU ! ». Son énergie et sa présence ont su réanimer la salle, insufflant une touche de fraîcheur à cet événement.

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Brisa Flow : la voix de la résistance indigène

La véritable révélation de la soirée, cependant, est venue de Brisa Flow, une icône du rap indigène brésilienne. Dès les premières notes acapella, l’artiste s’est démarquée en montrant qu’elle ne ferait pas les choses comme les autres. Elle débute seule sur scène.

Mais très vite, elle se promène aussi dans la salle, communiquant directement avec le public, comme pour redéfinir les barrières et décoloniser ce que doit être une performance musicale. Ses paroles, en portugais, résonnaient avec force. Bien que toutes ne soient pas comprises, son appel passionné en faveur des droits des peuples autochtones et de la nature a été perçu avec émotion par l’audience.

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Relier l’intime et le politique

Brisa Flow mêle rap et chant pour incarner son activisme, qu’elle porte haut sur scène. Le public a vécu un moment de sérénité, lorsqu’un musicien la rejoint et qu’ensemble, ils offrent un morceau de flûte, pour ensuite entonner le morceau Cerquita.

Elle chante pour sa fille, encore un bébé en bas-âge qui passe de bras en bras dans le public, comme s’il était des membres de sa famille. Un moment rare également sur scène, étant donné que le bébé finit le concert dans les bras de sa maman, transformant sa performance en un acte profondément personnel et politique. 

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Son art n’était pas seulement un moyen d’expression, mais un cri de ralliement pour ceux qui luttent pour un monde plus juste, pour la défense des droits des femmes et des enfants à travers des rythmes et des paroles qui résonnent bien au-delà de la scène.

Un acte de résistance musicale qui a fait vibrer les murs de l’ONU.

La jeunesse en première ligne grâce à la musique

Cet événement, organisé par SHAP SHAP, l’UNRISD et la Ville de Genève dans le cadre d’Antigel, a offert une plateforme exceptionnelle pour les artistes et les jeunes acteurs d’association, mettant en lumière l’importance de la coopération entre institutions et communautés pour construire un avenir plus juste.

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Ce qui a marqué cette soirée à l’ONU, c’est l’engagement des jeunes générations, visibles tant dans le public que sur scène. La musique a été le véhicule de leurs revendications, un moyen de faire entendre leurs voix et de dénoncer les inégalités. À travers la musique, la jeunesse a réaffirmé sa place dans la bataille pour la justice sociale, rappelant à tous le pouvoir de la culture comme levier de changement.