
Programmé samedi à Collonge-Bellerive, le duo anglais a ravi le public d’Antigel. Il s’était déplacé en nombre dans cette salle pourtant assez excentré du centre-ville.
Fort d’une collaboration fructueuse depuis quinze ans avec l’unique lieu de concert (digne de ce nom) en Rive gauche, Antigel a encore frappé fort pour son édition anniversaire. En invitant The Heavy Heavy à montrer l’univers sonore qui le compose, il y avait de quoi retourner un demi-siècle en arrière, dans les périodes fastes des années 1960 et 1970. Avec une pointe de contemporain, rappelant un certain groupe américain connu de tout mélomane…
En ouverture des Black Keys pour leur tournée mondiale
C’est effectivement en première partie de la tournée du duo de l’Ohio que The Heavy Heavy fera ses armes du 1er au 14 juin prochain. Il fera face à une foule plus importante que l’Épicentre, mais le duo composé de Georgie Fuller (chant, claviers) et William Turner (guitare, chant) est prêt. Sans nul doute.
Accompagné sur scène par un batteur, un guitariste et un bassiste, l’osmose est parfaite. Et ça commence d’emblée avec Parakeets, chanson phare du début de leurs sets, avant d’enchaîner avec Lemonade. Le ton surf rock est lancé, avec une énergie incroyable déployée pour lancer le public encore tiède de Collonge-Bellerive.

La formation de Brighton présentera dans la foulée quelques titres de son premier EP Life and Life Only, celui qui l’a fait connaître en 2022, avec des moments catchy capturés dans Man Of The Hills ou Go Down the River avec sa partie instrumentale magistrale pour en clôture. Il y a des phases de Pink Floyd, où le psychédélique et la puissance s’allient aux vocalises de Fuller.
Les spectateurs et spectatrices de l’Épicentre se réveillent enfin et dansent, tapent dans leurs mains, comme si c’était le dernier jour de leur vie. The Heavy Heavy, c’est du lourd. Et leurs harmonies vocales aussi!
Un set ni trop court ni trop long
Ce samedi soir, c’est à peine plus d’une heure durant laquelle cinq musiciens, au dynamisme sans faille, s’est connecté à trois cent personnes les acclamant sans relâche.
Pour leur première date en Suisse, et donc à Genève (quelle chance!), The Heavy Heavy s’est amusé sur quatorze titres, dont deux en rappel avec la reprise Real Love Baby de Father John Misty et une originale, One Of A Kind (du nom de leur récent album).
Une manière incroyable de conclure ce voyage vers une musique aux références de choix : The Mamas and the Papas, The Byrds, Love ou encore Jefferson Airplane, comme en témoigne le groupe dans l’excellent papier de notre confère François Barras (Tribune de Genève).

Et comme un symbole, Hapiness aura raisonné comme un hymne à la joie, un hymne à tout ce que nous avons besoin en ces temps critiques où le monde se dérègle si vite.
Mais ce qui n’était pas déréglé ce samedi soir, c’était la qualité de son que proposait The Heavy Heavy. Un groupe au devenir immense, qu’il était incroyable de recevoir en petit comité ce soir-là.
D’autres photos de la soirée par Victor Perrin










