
Deux artistes, deux univers opposés, une soirée inoubliable. Si l’une incarne la révolte à vif et l’autre la folie d’une techno-pop, toutes deux partagent une même mission : célébrer les identités queer, bousculer les esprits et briser les barrières.
Au Groove, dans le cadre du festival Antigel, THEA et Sam Quealy ont chacun·e, à leur manière, offert des performances mémorables. Entre techno-pop et punk, les deux artistes ont prouvé qu’ielles n’étaient pas que des promesses de la scène underground : ielles en sont les nouvelles références.
THEA : Comme une envie de tout brûler
Une icône queer en devenir, THEA a déclenché une tempête sonore sur la scène du Groove. LastNite l’avait découvert·e en août dernier, lorsqu’iel avait marqué les esprits avec son hyperpop-emo (article à retrouver ici). À peine six mois plus tard, son évolution est impressionnante. Désormais, un batteur l’a rejoint·e sur scène, ce qui accentue la dimension punk de ses morceaux. Elle conserve toutefois la centralité de la musique électronique et de l’autotune, quittant l’hyperpop pour se retrouver dans un univers sombre, sur des morceaux abrasifs et contestataires.

Son public, déjà conquis, suit l’artiste dans cet univers emo-core. La scénographie minimaliste, enveloppée de fumée et sublimée par un jeu de lumières maîtrisé, accentue encore le côté dissocié et révolté. Cela rappelle l’univers de la série Arcane. Guillotine et Les enfants d’la rave, où iel montre son talent pour le screaming. Ses morceaux résonnent comme des hymnes générationnels révolutionnaires, portés par des textes à la poésie brute et incisive.
Puis, d’abord seule sur Anxiolytiques, THEA installe une tension fragile avant que ses musiciens ne déclenchent une explosion sonore. Même schéma, où iel déconstruit la douceur du ukulélé sur Juste Amis, avant de livrer une version plus intense que celle de l’album, moins tendre mais plus à vif, comme rattrapé par la frénésie de ses musiciens. Son final sur Quoi de neuf les voyous a clôturé ce set comme un instantané brûlant de notre époque : exalté, fébrile, impossible à ignorer. Une performance à saluer, d’autant plus que l’artiste, selon des sources proches, était malade ce soir-là. Impressionnant !

Sam Quealy : une techno-pop Barbie aux multiples visages
Sam Quealy, elle, a déployé une autre forme de folie scénique. Dans un univers oscillant entre Lady Gaga, Madonna et l’énergie ballroom, Sam Quealy jongle entre l’eurodance et la techno-pop. À cela s’ajoute l’utilisation de samples connus pour faire de n’importe quelle scène une grande célébration queer.
Elle a ouvert son set avec Klepto, imposant instantanément son statut de princesse techno-pop. Flanquée de deux danseurs masqués arborant de longues queues de cheval blondes, elle offre un show aux chorégraphies millimétrées et jouissives sur des bpm rapides.

Célébrant le féminin sous toutes ses formes elle a déclenché une transe collective sur Big Cat, ode au sexe féminin qui sample le titre culte Work it de Missy Elliott. Avant d’enchaîner avec Someone I Don’t Know, son dernier morceau, qui a déjà l’étoffe d’un hit. Son final sur Seven Swords, un tourbillon visuel et sonore dans le style gladiateur, avec pour accessoires des épées, a achevé de transformer cette soirée en un dancefloor géant.
Ce concert dépassait la simple performance musicale : c’était une manifestation de liberté artistique et une ode à la diversité queer. Le Groove s’est mué en espace de communion pour une jeunesse qui refuse d’être enfermée dans des cases. THEA et Sam Quealy ont incarné cette urgence de vivre, de crier, de danser, défiant les normes et les conventions.
D’autres images de la soirées réalisées par notre photographe Maxime Sallin :
Sam Quealy










THEA





