
Estelle Zamme déboîte sur scène autant qu’il interpelle dans le casque avec son électro unique en son genre. Pour terminer un été passé sur les scènes de festivals romands, le collectif neuchâtelois jouera vendredi au Etu’Sond de Fribourg. Entrevue avec une joyeuse bande de musiciens-copains.
Cet été à Festi’Neuch, les membres du groupe (Julien, Etienne, Domingos, Tanguy) nous ont dévoilé leur univers loufoque, où des gimmicks mystérieux rappèlent que le projet est – mine de rien – très bien pensé. Leur son se caractérise par une utilisation fréquente d’images, avec des clips sucrées et flashy. Et leur second degré, perçu dans leur musique, n’est pas un mythe au moment de poser des questions… Extraits choisis d’une entrevue à retrouver ici :
Votre projet est assez éclectique, on sent qu’il y a tellement d’influences qui viennent de part et d’autre. D’où provient votre processus créatif ?
C’est un processus artistique et créatif qui n’est pas très recherché, dans le sens où c’est très spontané. Il n’y a pas de calcul qui est fait en amont, c’est vraiment un truc qui est crée sur le moment même. Quand tu fais des projets artistiques, tu ne les réalise pas tout le temps parce que, des fois, tu essayes de passer un message, de réfléchir à ce que tu veux faire. Alors là, il y a quand même de la réflexion sur ce que l’on représente comme »vibe » et énergie entre nous, par rapport à notre identité visuelle et à ce que l’on dégage en live…
C’est ce que représente finalement votre récent album Golfinhos…
Par rapport à l’album, il y a Casa Sado qui est plus chill, puis après ça part un peu aux fraises… il y a même un peu de hardcore! Et si on avait écouté Domingos, on aurait fait de la schlager (rires). En fait, ça part dans tous les sens, c’est tutti frutti. Et le but, ce n’est pas d’avoir une ligne artistique qui est super précise : c’est vraiment de marcher sur les coups de coeur et ce qu’on a envie de faire de façon très spontanée.
Comment est-ce que cela est reçu par le public ?
Ce qui est intéressant pour nous, c’est de jouer sur le spontané, d’embarquer le public avec nous qui va finalement se poser des questions : « pourquoi vous êtes comme ça ? » « pourquoi vous êtes autant sur scène? » « pourquoi cette musique? ». On essaye juste de dégager une énergie et une sympathie, d’avoir une cohésion avec le public et entre nous. Le sourire que l’on arrive à émettre et partager, c’est là que ça devient hyper intéressant : dans l’osmose. On a vraiment un libre court à l’inspiration, même si on a une ligne directrice pour le live. Le but, c’est quand même de s’amuser déjà entre nous. Et si on arrive à passer ce message d’amusement et de fête, c’est goal!
On a découvert des collaborations surprenantes sur votre LP, notamment avec un rappeur pakistanais et des chorales. On sent que vous touchez différents aspects. Où allez-vous chercher ces idées?
C’est dans le même principe que de faire un melting-pot, où il n’y a pas de visée ni de cohérence totale. Et justement, en travaillant de façon très spontanée, tu te réveilles un matin et tu de dis que t’aimerais faire un truc avec un rappeur qui chante en une langue du Pakistan. Là, en l’occurence pour cet exemple précis, il a fallu contacter un pote qui avait vécu là bas pendant sept ans pour savoir s’il avait des amis, ou des amis d’amis, qui rappaient. Il y a eu un contact avec un gars qui habitait à Londres, mais ça ne l’a pas fait. Et ce mec, en s’excusant, nous a mis en contact avec Uzair Khan qui a finalement « killé » sur le morceau Tohfa. Et ça se fait finalement toujours comme ça, de façon très infortuite. On regarde à gauche à droite sans trop réfléchir, encore une fois, à une ligne directrice totale. Mais plutôt jouer sur le coup de coeur.

Vous avez sorti récemment un single, Unpredictable, avec J.NUNN. Il y a une petite référence de dauphin, qui est également le nom de votre album en portugais. Qu’est-ce que vous essayez de faire comme easter eggs à chaque fois ?
Un de nos amis, Joachim, avait une coupe de dauphin. Tout à commencé par un petit délire, qui est devenu un gros dauphin. Il nous suit peut-être un peu trop, mais le sample est incroyable.
Ce single, c’est le préambule de quelque chose que vous allez faire prochainement? Un festival avec des sous-marins ? Une comédie musicale dans l’espace ? (rires)
Franchement si on peut avoir une montgolfière, un sous-marin ou un zeppelin à la limite, tout est bon à prendre disons! On n’a pas de limites (rires).
