
Sous un soleil de plomb, magnifié par la beauté du lac de Neuchâtel, l’un des meilleurs festival romands ouvrait sa 24e édition par la venue d’artistes charismatiques. Tour d’horizon.
Toujours aussi fine dans sa programmation, entre talents d’ici et grandes vedettes d’ailleurs, Festi’Neuch n’a pas failli à sa réputation pour sa première. Entre Julien Doré, Rilès, Marie Jay ou Estelle Zamme, le public n’avait pas de quoi s’ennuyer. Sans oublier Solann, Isaac Desilusion ou Uzi Freja. Mais évidemment, difficile de tout voir dans cette fourmilière musicale. Elle débuta, pour nous, avec la flèche montante de Lausanne.
Marie Jay, une vitamine D pour (bien) débuter
Au milieu d’un meuble IKEA et des classeurs d’école, Marie Jay se dresse avec la fierté du chemin parcouru depuis la sortie de l’EP Trotinette. C’est donc (presque) dans sa chambre que l’on est transporté, là où les états d’âmes se matérialisent en sons. La jeune femme est tellement à l’aise sur scène que ça en est sidérant. Et les regards des premiers rangs ne détachent pas leurs yeux une seconde de l’interprète de Sparadra.

Entre une lettre transmise par un fan et trois pas de danse, Marie Jay ne perd pas le fil… sauf quand elle confond maladroitement Caribana et Festi’Neuch, le tout avec tendresse. À ses côtés, des danseuses l’accompagnent depuis sa date au Caribana il y a une semaine. De quoi rehausser la prestance scénique, aidée par sa résidence récente avec la Française Aloïse Sauvage.
Mais où va-t-elle s’arrêter ?

Le charisme de Rilès sur la scène Cargo
Celui que l’on n’arrête plus, c’est Rilès. Au sens propre comme au figuré, le Normand profite de son décor en forme d’arc de cercle surélevé pour tout faire, entre chorégraphie minutieuse et « faces caméra » immersives.
Ayant défié les lois de son corps à la sortie de son nouvel album Survival Mode, puisqu’il a couru 24h sans interruption avec des scies dans le dos, c’est naturellement que le rappeur s’est retrouvé à tenter un petit footing sur le haut de la structure. Ou dans la fosse, près d’un public qui s’anime à mesure que le show se déroule.
Parce que si l’on parle d’un show, c’est que ça en était un qui valait clairement le détour. Une première partie maîtrisée, au son d’un rap ciselé en anglais, puis une deuxième explosive au milieu de chorégraphies stupéfiantes sous couvert de masques en forme de crânes. Étonnant, tout simplement.
Julien Doré, tel un dieu devant ses disciples
Tête d’affiche de la soirée, l’ex-Nouvelle Star s’est affranchi de la télé-réalité. Son répertoire de reprises et compositions originales est riche (comme sa chevelure d’ailleurs).

Vêtu de blanc, il regarde la foule immense avec un charisme certain. Au grand bonheur des femmes, qui peuvent parfois confondre un chevelu (Julien) avec un autre (le caméraman). Véridique.
Avec son air de crooner-surfeur, personne ne peuvent résister au charisme XXL du natif d’Alès. Sans doute que pour certain-e-s, il fait autant d’effet qu’Elvis à Vegas (toute proportion gardée). C’est cliché, mais réel. Et aussi intergénérationnel avec des enfants qui rejoignent les parents sur des vocalises. Quel prestance, et quelle entrée en puissance d’ailleurs sur le titre Le Lac.
De quoi noyer la foule dans SON océan de bonnes vibrations.

Le « Tutti Frutti » d’Estelle Zamme
Pas simple de faire la fête un jeudi soir, puisque les obligations d’une vie ennuyante revient au galop dès le lendemain. Mais, un groupe chaux-de-fonnier était là pour mettre un coup de jus au public endormi devant la scène de la Marée. Timide, il a commencé à suivre le mouvement initié par Etienne Bel derrière ses platines. Puis, c’est un grand n’importe qui s’est imposé sur scène, avec entres autres des danses style aquagym et un plongeon d’un membre du groupe avec un dauphin (en peluche).

Car oui, le cétacé est un parfait gimmick qui se retrouve autant dans les titres (avec son cri) que sur le titre du récent LP Golfinhos (la traduction littérale en portugaise). Quelle sera la prochaine idée? Même le groupe ne le sait pas (à découvrir prochainement en entrevue).
