Avec une météo magnifique pour accompagner le déroulement de sa treizième édition, le Zooloo Festival (27 au 28 août 2021) a réussi son pari : celui d’organiser, dans un délai très court, un événement festif et familial sur deux soirées dans le cadre idyllique de Port-Choiseul à Versoix.




À l’inverse d’autres festivals organisés dans la région genevoise, le Zooloo a pris le pari de mettre en place un événement sans pass sanitaire. Débat qui sévit chez tout organisateur d’événement, l’entrée sans contrainte est une façon de conserver l’esprit de la gratuité offerte par le Zooloo depuis ses débuts en 2009.

Respectant les restrictions cantonales liées au Covid-19, l’entrée était limitée à seulement 500 personnes par soirée. Elle aura été atteinte en cours de soirée les deux fois, les portes étant fermées dès l’atteinte du chiffre fatidique. 


Une programmation variée et tout public

Depuis ses débuts, le Zooloo prend place sur le site de la Grève Nautique, où l’association du Rado propose diverses activités aquatiques ou sportives pour les jeunes adolescents. Le cadre est splendide et laisse entrevoir un magnifique potentiel avec sa scène en bois déjà montée qui permet l’accueil de musiciens ou d’artistes issus des arts de la scène.

C’est d’ailleurs à cet endroit même qu’un magicien a présenté un spectacle d’une trentaine de minute pour l’ouverture du festival le vendredi soir. Les enfants et parents, ébahis par des tours de magies bien exécutés, étaient accompagnés d’une musique solennelle qui magnifiait la performance. Celle-ci était de la veine de Daniel Leveillé, champion du monde de claquettes et invité de dernière minute, qui enflamma le début de soirée du samedi. 

Amassés sous une tente montée pour l’occasion, le Genevois a profité d’un public enthousiaste pour montrer tous ses talents et faire connaître sa pratique à une centaine de spectateurs et spectatrices curieux. Sans oublier les petits, qui pour certains n’auront pas hésité à grimper sur scène pour danser avec lui. Jeff Bucher, l’un des organisateurs de l’événement et ingénieur son durant les soirées, s’était amusé à placer un micro sur la structure de scène: bien lui en a pris, puisque les coups de talons auront fait l’effet d’une vrai basse au rythme du swing joué en fond sonore. Avec ses rythmes variés joués exclusivement au pied, Leveillé aura réussi le défi de faire taper des mains et laisser court à des danses improvisées dans le public. Un beau moment de communion, comme on en n’avait plus eu depuis longtemps. 


Des DJ sets inspirés

Si le festival a pu accueillir vendredi sur scène AKT ANDO, un quintette aux couleurs soul-jazz-rap très stimulant, il a toutefois manqué la présence de plusieurs autres groupes organiques pour rendre l’événement très complet. Mais justement, sans Covid, la donne serait différente puisque les conditions d’organisation n’étaient pas simples pour les frères Robin et Jeff Bucher. Ils auront rempli l’exercice avec brio dans une situation sanitaire qui en aurait découragé plus d’un. 

Dans l’attente d’une nouvelle édition prévue pour l’été 2022, il ne subsiste donc aucun regret pour deux soirées qui se sont bien déroulées. Le choix de certains DJ était d’ailleurs exemplaire, surtout dans le cadre de la scène du lac donnant située sur une terrasse surplombant le Léman et les Alpes. 

Entre la musique exotique proposée par les Babtous International, l’électro-chill de Tofi, l’excellent Jeremy Bellot tout droit venu de Dakar, mais aussi le soul-funk de Sunny Social Club ou Mo’Funka qui est résident de l’Audio Club, le Zooloo s’est positionné avec cette édition comme une belle référence de soirée électronique à Genève pour les années à venir. On y voit sans nul doute la patte ici des frères Bucher qui, par leur connaissance du milieu alternatif genevois, peuvent proposer une programmation de qualité. Celle-ci se positionne dans le prolongement de set live de mixeurs organisés dans le magasin de sonorisation de Jeff qui est situé au cœur de Genève. L’occasion donc d’en faire profiter les Versoisiens et Versoisiennes. 

En somme, malgré les limites imposées par le règles sanitaires, le Zooloo fût une réussite. Comme tout festival de petite envergure, des couacs subsistent mais ils sont minimes par rapport à l’énergie déployée par les organisateurs et une trentaine de bénévoles qui n’avaient qu’une envie : que tout redevienne comme avant.