
C’est au MEG que l’artiste basée à Los Angeles devait s’exprimer sur scène jeudi dernier. Une fuite d’eau a contraint le festival Les Créatives à adapter le lieu pour s’établir au Temple de la Madeleine. Un mal pour un bien ?
Ce changement de décor n’a, pour ainsi dire, pas perturbé la trentenaire. Le cadre muséal, dans le cadre de l’exposition Afrosonica au Musée d’Ethnographie de Genève, aurait sans doute mieux accompagné la puissance de ses mots. En effet, politique et sociologie prennent une part importante de son art. À l’aise sur scène, la poétesse a toutefois offert une prestation assurée… et surprenante pour les oreilles curieuses avides de blues et jazz.
Une trame sonore derrière la puissance des mots
Activiste, Aja Monet aborde des thèmes forts qui s’inscrivent dans la lignée d’artistes engagés dans les mouvements sociaux. Historiquement, ils ont été nombreux et nombreuses ; aujourd’hui ils sont peut-être moins visibles. La New Yorkaise d’origine reprend ainsi ce flambeau avec des textes engagés sur fond d’énergie sonore calibrée.

Si activisme et musique ont toujours été un couple proche, force est de constater qu’il fonctionne ici. Accompagnée d’un bassiste, d’un batteur et d’un pianiste, le quatuor a parfaitement su s’adapter au cadre réverbérant de dernière minute, celui d’un Temple de la Madeleine finalement intéressant pour les compositions proposées.
Le set est d’ailleurs rondement menée sur un peu plus d’une heure. Des titres du notable when the poems do what they do (2023) illuminent la voûte, à l’instar de the devil you know – où Donald Trump en prend pour son grade en préambule – ou encore castaway, un magnifique titre où Aja Monet est seulement accompagné d’un piano

Un discours engagé
« From Divided States of America » : c’est brut écrit comme cela, mais l’artiste a exprimé ainsi son origine. Il va sans dire que le sarcasme est de rigueur face au climat ambiant (et anxiogène) qui gangrène de son pays natal. Prenant la parole très souvent entre ses différents poèmes, sur fond jazzy bien mené, la New Yorkaise dévoile une personnalité battante.

Au coeur de ses chansons, elle traite de plusieurs thèmes universels : l’amour, la paix mais aussi l’atrocité des conflits. Elle évoque également le conflit à Gaza, un thème très présent dans son œuvre récente, auquel elle consacre des paroles poignantes notamment sur un titre puissant à paraître dans un nouvel album en mai 2026.
« I am tired of protest » dira-t-elle avec une telle puissance, en contraste avec la trame sonore apaisante. Tout un art de dire, et de s’exprimer finalement.
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