
À presque cinquante ans de carrière en groupe et solo, Jean-Louis Aubert a fait vibrer la plaine de l’Asse avec sa sincérité débordante. Toutes ces années de scène n’ont pas émoussé l’enthousiasme du chanteur de Téléphone qui a apporté sa nostalgie rock et des hymnes éternels.
Le natif de Nantua paraît comme un artistes qu’on a connu toujours posé dans son salon, mais qui finalement fait sa tambouille dans le garage de la maison. Car oui, le chanteur nous surprend encore. Si l’heure et demi de concert a démarré en ronronnant, Jean-Louis Aubert a pris progressivement de l’immensité de la Grande Scène du Paléo pour y dévoiler sa recette: l’humilité couplée à une voix (presque) intacte.
On ne peut nier que l’ex-Téléphone a désormais passé le cap de la septantaine, mais ce serait lui faire procès de dire qu’il n’assure plus. On se souvient d’un Renaud complètement à la masse dans une ancienne édition du Paléo, ici ce n’est absolument pas le cas. Au contraire!

Les hits font réagir la foule
Dès les premières notes, c’est tout un public qui se lève, entre fans de la première heure et festivaliers avides de karaokés. Et c’est après un début poussif que viendront un enchaînement succulent avec Argent trop cher et Bombe humaine, de circonstances où le chanteur retrace, avec émotion, sa prestation récente au Bataclan qui a mené la foule à chanter l’unisson. Connaissant l’histoire récente de la salle parisienne, il y avait de quoi être aussi ému que lui. Tout un public se rassemble pour chanter le refrain, preuve que ses musiques n’ont pas besoin d’artifices pour marquer les gens. Et toutes générations.
Les titres aussi connus les uns que les autres s’enchaînent, ne laissant pas le temps de répis mais seulement une vague de souvenirs. Autour de lui, c’est un groupe précis dont un guitariste aussi juste qu’une horloge suisse. Dans le pays des montres, c’est un luxe.

La sincérité avant tout
Quand Aubert joue au piano sur Le jour se lève encore de Barbara, il le fait avec émotion. Quand il joue Merveille, l’un de ses titres récent écouté sur l’album Pafini, il jubile de joie. Et quand il termine (presque) par Un autre monde, c’est le monde face à lui qui est à ses pieds. Non pas par fanatisme, simplement par amitié. Car Jean-Louis, c’est le tonton que tu voudrais avoir dans ton salon, à faire des sorties philosophiques entre ses chansons – qui ne veulent rien certes – mais qui te font sourire. Et qui montre son humanité. Car entre deux tubes, il parle, raconte, sourit. Il joue surtout comme si ce concert était son premier.

Si nombreux étaient les gens à vouloir entendre Cendrillon en fin de concert, c’est Ça (c’est vraiment toi) qui a clôturé le set… pendant presque dix minutes. Une générosité sans pareille qui marque les esprits, entre un double solo de guitaristes (incluant Aubert) qui part en sucette, un public donnant son maximum sur le refrain et une icône d’un soir qui bouge de partout.
Quel final, quel progression du concert qui partait de pas grand chose pour devenir incontournable de cette édition 2025.
