Sex Pistols Ft. Frank Carter © Paléo / Nicolas Patault

S’il est un groupe qui incarne instantanément la controverse, c’est bien les Sex Pistols. Propulsés par leur rage iconique des années 70, les pionniers du punk britannique étaient de passage au Paléo Festival ce samedi 26 juillet. Et cette fois, c’est Frank Carter, véritable bête de scène, qui tenait le micro pour un show furieux et vibrant de tensions électriques.


Icônes d’un mouvement qui a dynamité l’ordre établi, les Sex Pistols n’ont pourtant sorti qu’un seul album studio — Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols en 1977. Mais quel album. Des morceaux devenus manifestes comme Anarchy in the U.K. ou God Save the Queen ont suffi à ériger les Pistols en légende et influence majeure, à la fois musicale et culturelle.

Avec la tournée amorcée en 2024 avec Frank Carter à la voix, une question persiste : les Sex Pistols peuvent-ils encore incarner le punk ?

Frank Carter, un choix tout à fait pertinent pour une cure de jouvence

Il n’est jamais facile de remplacer un frontman, tant plus s’ils s’agit d’une figure aussi punk que controversée que Johnny Rotten (John Lydon de son vrai nom). Cependant le choix de Frank Carter est tout ce qu’il y a de naturel. On l’avait déjà vu en 2023 lors de son passage avec le projet Frank Carter and the Rattlesnakes, le britannique est capable de fournir une énergie punk sur scène que peu d’autres peuvent égaler. Quoi de plus naturel donc de l’avoir en frontman du groupe qui représente le plus ce mouvement ?

© Paléo / Nicolas Patault

Une pluie battante et une énergie intacte

C’est à 22h15 que le groupe monte sur la scène Véga, sous une la pluie, dans une ambiance très britannique. Après un set déjà mouillé mais acclamé de Zaho de Sagazan, l’ambiance est électrisée. Steve Jones (guitare), Paul Cook (batterie) et Glen Matlock (basse) – trois des quatre membres fondateurs – affichent quelques rides, mais le son, lui, n’a pas pris une ride. L’énergie est là, intacte.

Le groupe jouera tous les classiques de Never Mind the Bollocks. La grosse caisse de Paul Cook affiche en lettres jaunes un sobre « NMTB », et les morceaux s’enchaînent sans relâche, entrecoupés de quelques reprises bien senties, dont une version survitaminée de No Fun des Stooges et une interprétation de My Way. Carter commence la chanson de manière légère, chantée avec le public éclairé par les lumières des téléphones, avant de tout faire exploser dans une reprise rageuse. Est-ce un message caché de Frank Carter pour nous faire comprendre qu’il a repris le rôle de frontman à sa façon ? Il n’essaie pas de copier Lydon, mais amène sa propre énergie, ce qui est parfaitement bienvenu.

© Paléo / Nicolas Patault

Un final en apothéose

Le concert se clôt dans une euphorie contrôlée avec Anarchy in the U.K.. Le public, trempé mais galvanisé, hurle les paroles en chœur. Une conclusion idéale pour un concert à la fois chargé de nostalgie et résolument actuel.

En 2025, les Sex Pistols réinterprètent le passé, Et avec Frank Carter pour canaliser leur colère d’antan, c’est tout un pan de l’histoire du rock qui retrouve un souffle nouveau. Un concert qui prouve que le punk, malgré les décennies, peut encore faire vibrer les foules — même sous la pluie