Santa © Anne Colliard pour Paléo Festival

Sur les rives du Léman, entre quelques gouttes de pluie et une ambiance électrique, le Paléo Festival de Nyon a offert au public, ce 25 juillet, une soirée d’une rare intensité musicale, placée sous le signe de la diversité et de la communion collective.


Fidèle à sa réputation de carrefour culturel et musical, le Paléo a une nouvelle fois prouvé qu’il savait conjuguer les genres et les générations. Du reggae au rap, en passant par la pop et la chanson française, la programmation de ce vendredi a su séduire un public aussi large que conquis.

Ouverture dansante sous le dôme

© Anne Colliard pour Paléo Festival

Les festivités ont commencé dès la fin d’après-midi avec Tasuta N-Imal, qui a transformé le Dôme en piste de danse géante. Les premiers festivaliers, parfois venus directement de leur lieu de travail, ont pu démarrer leur week-end en musique, dans une ambiance chaleureuse et festive. Une mise en jambe idéale pour une soirée qui ne ferait que monter en intensité.

Danakil fait rayonner le soleil

Sur la grande scène, c’est Danakil qui a pris le relais, accueilli par une pluie fine qui n’aura finalement été que de courte durée. Très vite, les nuages ont laissé place au soleil, à mesure que les rythmes reggae faisaient vibrer la plaine de l’Asse. Entre les classiques comme Marley, Les Champs de Roses, chantée en choeur avec le public, et une reprise reggae de Non, je ne regrette rien, le groupe français a offert un moment de pure communion. La clôture sur Redemption Song de Bob Marley, a été un adieu aussi symbolique que parfait.

 © Anne Colliard pour Paléo Festival

Youssef Swatt’s : la claque rap de la soirée

À peine le temps de changer de scène que Youssef Swatt’s prend possession du Club Tent. Accompagné de ses musiciens, le rappeur belgo-algérien livre une performance intense, toute en nuances. Sur des morceaux introspectifs comme L’ordre des choses, ou plus incisifs comme Personne, il démontre une grande maturité artistique et une aisance scénique indéniable. Son concert se conclut avec Générique de fin, mais pour beaucoup, ce n’est que le début.

© Antoine Andreani

Clara Luciani : élégance et émotion

À 21h15, la foule se partage entre les stands de restauration et la Grande Scène, où Clara Luciani fait son entrée. Véritable star de la pop française, l’artiste enchaîne les tubes (Respire encore, Grenade) avec une élégance et une précision maîtrisée. Un des moments forts reste sa reprise en français de The Winner Takes It All d’ABBA, Bravo tu as gagné.

Moment de tendresse également lorsque le public entonne un joyeux anniversaire à Bastien Bonnefont, son batteur, sur l’invitation de Clara elle-même. Un show à la fois pop, doux et intense, parfaitement à son image.

© Lionel Flusin pour Paléo Festival

Santa : la déflagration scénique

Direction la scène Véga, où l’attente est palpable. À peine quinze minutes après Clara Luciani, Santa fait une entrée époustouflante. Pas de tyrolienne cette fois, mais l’entrée est spectaculaire. Hissée sur scène la tête en bas, l’artiste annonce d’emblée la couleur. Feux d’artifice, confettis, flammes, nuages de fumée — tout y est.

© Ludwig Wallendorf pour Paléo Festival

Entre morceaux engagés (La Différence) et tubes comme Popcorn Salé ou Recommence-moi, Santa enchaîne les moments forts. Le piano suspendu à plusieurs mètres du sol, une reprise audacieuse de Mylène Farmer, le crowd surfing jusqu’à la régie, les accolades avec ses jeunes fans… chaque instant semble pensé pour graver un souvenir dans les esprits.

C’est un concert qui aura aussi bien mêlé énergie brute et sincérité palpable. Le public en redemande, et bonne nouvelle : Santa reviendra le 4 mars à l’Arena de Genève pour un concert qui s’annonce grandiose. C’est très clairement notre coup de cœur de la soirée.

© Ludwig Wallendorf pour Paléo Festival

Un final tout en puissance

Pour conclure cette soirée aux mille visages, Niska et Ninho montent sur scène pour une clôture explosive. Les deux poids lourds du rap français livrent un show millimétré, pêchu, parfait pour embraser une dernière fois la plaine de l’Asse avant le week-end.

De la douceur poétique au chaos contrôlé, du reggae solaire au rap brut, le Paléo a une nouvelle fois prouvé qu’il pouvait tout offrir, à tout le monde. Cette soirée du 25 juillet restera comme l’une des plus éclectiques et vibrantes de cette édition 2025.