
Après The Libertines à Antigel, Peter Doherty était de retour dimanche à Genève pour le »off » du festival. Cette fois, changement d’ambiance : pas de rock ni de micro partagé avec Carl Barât. C’est seul, ou presque, qu’il a foulé la scène de l’Alhambra, dans un format acoustique intimiste. Une parenthèse impromptue, douce et un peu foutraque, à l’image de l’artiste.
La soirée démarre dix minutes avant l’heure prévue, dans un geste qui résume tout le personnage : Pete Doherty fait son entrée non pas guitare en main, mais bras chargés de poèmes imprimés, qu’il vend lui-même en compagnie de sa fille. Scène surréaliste, touchante, comme si le concert débutait déjà dans le foyer.
Doherty comme chez lui
Sur scène, l’Anglais porte un costume gris froissé, un chapeau vissé sur la tête. Aux pieds, une paire de pantoufles The Simpsons, jaune fluo, se distingue. Difficile de faire plus « Doherty ». Il attaque seul, avec un harmonica en bouche et une guitare acoustique en bandoulière. Le premier morceau passé, l’harmonica est relégué, mais la guitare, elle, ne le quittera plus.

Le public, assis dans une configuration assise, se laisse embarquer dans cette heure et quart de concert qui ressemble plus à une répétition qu’à une performance millimétrée. On assiste à un moment de vie autant qu’à un moment de musique. À ses côtés, un guitariste discret vient parfois glisser des accords fantômes. Sa fille revient brièvement sur scène, ajoutant une touche familiale et inattendue à cette atmosphère de salon.
Un prochain album introduit au public genevois
Pete Doherty enchaîne ce dimanche soir les ballades folk, mais aussi un titre des Babyshambles (Albion) et des reprises de The Libertines (What Katie Did, Shiver, Horrorshow, All at Sea, Hooligans on E, Night of the Hunter et Death of the Stairs).
Outre une belle interprétation de For Lovers de Wolfman, il partage entre deux accords quelques anecdotes sur Feel Better Alive, titre éponyme de son prochain album prévu pour le 16 mai prochain. Tôt dans le concert, il jouera également Calvados paru récemment, un autre extrait de ce futur disque.

Pas de frime, pas de façade. Juste un homme, une guitare, et une voix sincère qui dit encore beaucoup. Peter Doherty livre ici un moment fragile, loin de ses années de frasques marquées par la drogue et l’alcool. L’artiste est désormais en paix dans sa contrée normande, et cela se voit sur scène.
Genève s’est embarqué dans un ambiance dominicale, d’un après-midi en pantoufles au coin du feu, avec quelques chansons griffonnées à la volée. Et quelques âmes attentives pour les écouter.
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