Viagra Boys © Victor Perrin

Festival incontournable de la scène alternative, la Nox Orae a vu les choses en grand à la Tour-de-Peilz pour sa 15e en édition avec la venue, entres autres, des explosifs Viagra Boys.


Pour sa deuxième soirée, la Nox a démontré qu’un petit festival peut voir les choses en grand. Pour ce faire, ce n’est pas moins que les Suédois de Viagra Boys, les Américains de Warlocks ou encore les Australiens de Gut Health qui ont foulé la scène et fait bouger le public dans tous les sens. Et la Suisse n’était pas en reste avec les Zurichois de Mord Fuzztang. 

Six ans après, le retour en trombe des Viagra Boys

Dire que les Viagra Boys n’étaient pas attendus serait un euphémisme tant le public est venu en nombre pour le plus british des groupes post-punk suédois. Six ans après une prestation remarquable (disponible en vidéo ici et fortement recommandée), les boys viennent défendre leur quatrième mouture, le très bon Viagr Aboys.

© Victor Perrin

Leur post-punk, tantôt brutal, tantôt dansant, n’est jamais avare d’ironie et d’absurdité avec des textes toujours pertinents comme Man Made of Meat. Ouvrant le bal par ce titre, les premières paroles du chanteur Sebastian Murphy sont claires ; « We are here to party » et ce n’est pas le public qui dira le contraire tant l’ambiance sera électrique tout au long des plus d’une heure trente de show.

Une setlist aux petits oignons

Avec désormais quatre albums à leur actif, les Suédois ont de quoi proposer une setlist des plus variées, incluant autant des titres ravageurs tels Punk Rock Loser ou Sports et d’autres, plus introspectifs comme Medicine for Horses. Et ce sont justement ces changements de rythmes et d’ambiance qui feront de ce concert un incontournable de l’édition 2025.

© Victor Perrin

Jamais avares d’anecdotes, le chanteur et ses comparses sont d’une précision rare pour leur style et déferlent comme une véritable tempête orageuse aussi intense de l’extérieur qu’à l’intérieur tant les pogos se sont enchaînés au gré des titres. L’apothéose surgit avec Research Chemicals dont l’accompagnement des ingés lumières a apporté un effet dancefloor au Jardin Roussy. Signe d’une maturité musicale, c’est par un rappel très posé et calme que se termine le concert. 

© Victor Perrin

Des entrailles australiennes et des Américains en demi-teinte

Avant les Suédois, c’est Gut Health qui a insufflé l’énergie au public de la Nox. Jeune groupe prometteur et n’ayant qu’un album à son actif, les Australiens n’ont pas eu peur de se montrer énergiques pour leur premier concert en Suisse, première date de leur tournée en Europe.

Chaque titre du sextet de Melbourne fait l’objet d’une ligne basse-batterie d’une précision chirurgicale agrémentée d’un jeu guitares-voix des plus punk. La chanteuse Athina Uh-Oh, en pleine forme, a sorti ses entrailles avec engagement pour défendre la cause aborigène et palestinienne. 

© Victor Perrin

Autre tête d’affiche, les Californiens de Warlocks ont proposé une performance en demie teinte. S’il était certainement difficile de passer après le show des Viagra Boys, on regrette la première partie assez lisse et répétitive. Toutefois, c’est avec leur répertoire shoegaze comme A Duel Between You And I que la sauce prend enfin, tant du côté du groupe que du public qui se laisse porter par les airs brumeux et aériens.

© Victor Perrin

Dans la même veine que les Américains et chargés d’ouvrir la soirée, les Zurichois de Mord Fuzttang ont proposé un concert psych-rock efficace et tamisé, manquant parfois d’une certaine énergie à même de porter les festivalier-ères. 

Des pogos trempés, des riffs en furie, et une foule qui n’a jamais lâché — Nox Orae a encore frappé fort pour son édition anniversaire !

Mord Fuzztang © Victor Perrin