Dans le cadre d’Antigel XL, prolongation du festival hivernal genevois, la vénérable salle de l’Alhambra accueillait jeudi soir les américains Miranda Lee Richards, The Dandy Warhols et The Black Angels pour une soirée résolument tournée vers les années 2000.
Miranda Lee Richards, du folk new-age branché à la terre.
Destinée à une carrière dans le mannequinat, l’Américaine décide rapidement de revenir s’installer à Los Angeles et de commencer une collaboration avec Anton Newcombe du groupe The Brian Jonestown Massacre (groupe « frère » des Dandys Warhols dans le documentaire de légende DIG! sur la trajectoire croisée des deux groupes). Il l’aidera à enregistrer ses premières démos.
C’est en 2001 qu’elle sort son premier album, The Heretherafter, qui explore des thèmes intimes comme l’amour, la quête de soit, la nature, et l’existence. Des thèmes que Miranda ne cessera d’explorer et qui deviendront ses principales sources d’inspiration.
C’est à 19h30 dans une salle presque vide qu’elle est venue nous présenter son travail en première partie d’une soirée qui allait voir se succéder The Dandy Warhols et The Blacks Angels dans une célébration d’un rock psychédélique remis au gout du jour à la fin des années 90.
Une prestation toute en retenue, avec sa guitare et son harmonica, pour 30 minutes d’un show mené en un clin d’oeil et où les lumières se rallumaient sur une salle remplie et charmée.
Un rythme d’enfer dans un Alhambra survolté affichant complet
Après de nombreuses dates aux USA et dans l’hémisphère sud, le célèbre groupe de rock américain entame sa tournée européenne à Genève. C’est à 20h15 que la tête d’affiche apparait sur une scène plongée dans la pénombre et dès les premiers accords on sent la puissance latente d’un groupe rompu à un rock psychédélique en vogue dès la fin des années 90.
On y découvre la formation classique du quatuor: le leader Courtney Taylor Taylor au chant et à la guitare, Peter Holmström à la guitare rythmique, Brent DeBoer à la batterie, et Zia McCabe à la basse et accompagnée de son fameux Korg MS 20.
Le titre shoegaze Good Morning ouvre le show en douceur avec ses guitares saturées et se rappelle au bon souvenir de leur deuxième album sorti en 1997. Une setlist un peu différente des autres dates cependant, comme si le groupe testait une nouvelle configuration à deux jours de son concert à l’Olympia.
Le show va se poursuivre sur un répertoire présentant leurs tubes les plus emblématiques (Not If You Were The Last Junk on Earth, Bohemian Like You, etc.) avec une maitrise technique et une simplicité efficace dans le jeu, notamment à la rythmique menée par le batteur Brent DeBoer.
On sent que le groupe est expérimenté dans son jeu en live, car si leurs albums sont tous encensés par la critique, The Dandy Warhols sont avant tout un groupe de scène.
Aussi, il n’a pas fallu longtemps avant que le public se laisse transporter par la voix grave de Courtney et ses guitares saturées, bien aidé par une scénographie simple mais appuyée par des limbes de lumières nous transportant dans l’univers nimbé de ce sous genre du rock alternatif. Un show réussi et mené tambour battant, donc, par un groupe rompu à la discipline et très professionnel, peut être un peu trop d’ailleurs.
On aurait ainsi souhaité une plus grande communion avec un public qui ne demandait que ça, même si ce dernier aura au moins pu se consoler avec les facéties et la fraicheur de Zia McCabe qui semblait revenir à ses plaisirs d’ado en manipulant le LFO de son Korg.
Après une bonne heure de concert, The Dandy Warhols laisseront finalement la place à The Black Angels pour un show dantesque : une scénographie envoûtante avec une qualité de son irréprochable mettant en valeur leurs sonorités puissantes.