© Maxime Sallin

Pour clôturer son premier weekend, le Montreux Jazz Festival proposait un cocktail rock très attendu avec les venues de Editors et The Smashing Pumpkins.


Sur les quais de Montreux grouille un monde fou en cette fin d’après-midi de dimanche. Il faut dire que le soleil fait quelques apparitions, après un samedi assez catastrophique qui aura vu le concert de James Arthur s’écourter dû aux conditions météorologiques.

La pluie, toujours la pluie cet été, semblait enfin disparue pour accompagner deux groupes sur la Scène du Lac, dont la tête d’affiche The Smashing Pumpkins. D’ailleurs, son cadre au bord du Léman est incroyable… à défaut peut-être d’être un goulot d’étranglement qui contraint l’expérience, à l’inverse de ce qu’était l’Auditorium Stravinski avec ses ouvertures de toutes part.

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Mise en route stimulante par Editors

Avant de s’attarder sur la bande à Billy Corgan, pleine lumière sur une formation dont la réputation en concert n’est plus à faire: Editors. C’était l’ouverture de la soirée, sur fond de soleil embrasé et couchant qui donnait à Montreux des airs de vacances.

En fait, la raison de la prestance de Editors sur scène est simple: le chanteur Tom Smith est un véritable « magnet ». Il attire l’oeil, il joue avec le public et lui adresse des regards complices… et même parfois étranges. C’est ce qui fait le charme de l’Anglais qui mène sa troupe avec brio. Et si derrière ça joue bien, rendons vraiment hommage au lead singer qui offre une bien belle tessiture de voix. Il y a autant ce côté baryton apaisé à la sauce Paul Banks (Interpol) ou Matt Berninger (The National) que ce côté explosif à la Alex Kapranos (Franz Ferdinand).

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Autant dire que cette présence a parfaitement lancé la soirée avec une énergie sans pareille, particulièrement sur l’introduction sur Strawberry Lemonade et l’enchaînement irrésistible sur An End As A Start. Quel début! Entre temps fût jouée l’évidente Munich avant que le quintet de Birmingham finisse sur le hit Papillon. De quoi faire sauter une dernière fois le public avant un concert plus contemplatif par The Smashing Pumpkins.

On regrettera juste que le concert n’ait duré un peu moins d’une heure (50 minutes pour être exact). Bien trop court pour un public qui en espérait sûrement plus.

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The Smashing Pumpkins, toujours solides

C’est après quinze minutes de retard que les lumières s’éteignent pour laisser place à un son, celui de l’introduction de ATUM. Ce projet gigantesque, majestueux d’ailleurs, d’Opéra Rock en trois actes qui est perçu par Corgan comme la suite des albums Mellon Collie and the Infinite Sadness et Machina/The Machines of God.

D’ailleurs, Billy arrive comme une bombe sur The Everlasting Gaze. Sa voix, un peu forcée sur l’ensemble du concert, a le mérite de transmettre des émotions puissantes aux quelques 5’000 spectateurs présents ce dimanche (la soirée n’affichait pas complète, notamment dans les gradins). De quoi vite réjouir le public de connaisseurs, ce qui est d’ailleurs à l’honneur du Montreux Jazz : malgré ses prix prohibitifs, le festival assure au moins une foule enthousiaste et portant un grand intérêt aux artistes.

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C’est d’ailleurs dès l’entame du concert que l’inusable batteur Jimmy Chamberlin s’est fendu d’un solo dont lui seul avait le secret. De quoi vraiment faire entrer les fans dans un moment d’excitation fort, en témoigne les crêtes multicolores dépassant du premier rang à force de sauter sur chaque temps.

Au travers de l’heure et demie – un peu courte – passée avec Jimmy, Billy, James et leurs musicien·ne·s additionnels (dont la nouvelle venue à la guitare Kiki Wong), une évidence ressort : The Smashing Pumpkins est une machine à hits. Et ce show aura su combler tout le monde avec notamment cinq titres du fameux Mellon Collie and the Infinite Sadness, dont les inévitables 1979, Tonight Tonight et Zéro en clôture.

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L’album Siamese Dream n’était pas en reste non plus, avec un moment fort partagé entre le public et Billy Corgan qui s’époumone sur Disarm. Derrière, le ciel laissait entrevoir ses toutes dernières couleurs.

De quoi rendre le moment unique, au bord de ce Léman qui a inspiré Deep Purple et dont les notes de Smoke On The Water ont été reprises en introduction de Cherub Rock par le guitariste de Smashing, James Iha. Le charme du Montreux Jazz a encore opéré ce dimanche soir, et on en redemande!

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