Chalk © William Corbat

Isolé dans les hauts de Lausanne, à Etagnières, le festival automnal Croc’ The Rock propose certainement l’une des meilleures programmations pour les bourrus de post-punk et de punk engagé. C’était le cas samedi dernier.



Rares sont les festivals indoor sachant proposer toute la variété du post-punk actuel. Encore plus rares sont les festivals sachant offrir ce style dans une salle de gym communale. Passé maître dans cet exercice, leur programmation de samedi a tenu toutes ses promesses. 

De captivants suisses avant la tornade hollandaise

Engagant la soirée, les Suisses de Fomies ont littéralement tout donné pour enflammer le public présent ce soir.  Entre riffs et lignes de basses entraînantes comme sur Inner Light, l’expérience et la facilité à capter le public des Veveysans ont tout conquis. 

Il ne fallait pas non plus rater son train ce soir-là pour le très attendu et premier concert en Suisse des Hollandais Tramhaus. Le phénomène aux nombreuses critiques élogieuses n’a pas déçu. Le groupe, tel un schéma clair, propose des sons typiquement post-punk avec une énergie déconcertante en y apposant à chaque titre une patte personnelle tantôt orientée noise rappelant fortement l’influence de Sonic Youth, tantôt psychédélique sans jamais perdre en cohérence. 

© William Corbat

Lambrini Girls, riffs en puissance

Pour le troisième concert, les Anglaises et têtes d’affiche Lambrini Girls, ont démontré que l’esprit punk était encore présent de nos jours. C’est lors de ce genre de performance que l’on peut différencier un groupe punk d’un groupe post-punk.

Résolument engagées politiquement, les trois comparses ne tairont pas leurs mots pour exprimer toutes leurs revendications. Autant sur les “Labor class” que sur la culture queer, c’est en chœur qu’elles feront crier au public “Free Palestine”. La chanteuse et guitariste plus présente dans le public que sur scène aura su faire passer ses messages. Ce n’est pas ce manque de guitare qui empêchera la bassiste et la batteuse d’envoyer les riffs et d’exploser les décibels comme sur God’s Country.

© William Corbat

Chalk confirme son talent

Figure de proue de la nouvelle culture Post-Punk, une soirée de ce genre sans groupe irlandais n’aurait pas la même saveur. C’est ainsi que les Gaéliques Chalk ont clôturé le festival. Mélangeant des beats technos à la batterie et à la guitare et portée par la voix de baryton de Ross Cullen, vu au Nox Orae cet été.

Débitant les titres de leurs deux EPS “Conditions” et “Conditions II”, la techno semble prendre de plus en plus de place dans leurs titres tels Them ou Velodrome” Néanmoins, le groupe préserve toujours un aspect brut et post-punk comme sur l’excellent Static et sonnera comme un excellent dernier groupe pour cette soirée.

Après tant de riffs et d’énergie sur scène, le festival se conclut par la joie que le retrouve l’année prochaine et de profiter de l’heure de sommeil supplémentaire offerte par le changement d’heure.