
Il y a tellement de choix de concerts à vivre durant Voix de Fête qu’il faut… trouver sa voie. Une solution? Virevolter entre les Suisses Meimuna et Gaspard Sommer, en passant par l’impressionnant Sam Sauvage.
Le Valais s’en vient à Genève
Pour une fois que ce n’est pas l’inverse d’un trajet vers les Alpes, ne boudons pas notre plaisir. C’est dans une salle de l’Alhambra encore clairsemée que s’invite sur scène Meimuna. L’artiste valaisanne, qui déploie sa musique sensible depuis quelques années déjà, semble (enfin) toucher ce qu’elle mérite: une visibilité et une reconnaissance du public.
Et si la plupart des gens venus ce jeudi soir dans la plus belle salle genevoise sont là pour Clara Ysé, nul doute qu’ils auront eu un coup de coeur pour le projet porté par Cyrielle Formaz. Et il se manifeste à travers un album abouti, nommé c’est demain que je meurs.
En présentant des titres de son récent album, l’autrice-compositrice s’entoure ici d’un guitariste et d’une multi-instrumentiste (synthétiseur, basse électronique, instrument à vent). Elle aime varier les formats scéniques.
Mais celui proposé à l’Alhambra était calibré pour introduire la soirée et jouer des titres envoûtants tels que tomber de haut ou sous la nef, remplies d’harmonies vocales. Il aura peut-être manqué une basse organique et – pourquoi pas – une batterie pour embarquer le public un peu plus dans son univers. Mais ce fût sans nul doute une belle introduction à celui-ci.

Sam Sauvage, un talent surprenant
Habillé en costard noir élégant, le Français n’était pas invité à un gala ce jeudi soir. Mais il a offert tout un spectacle au public genevois en seulement quarante-cinq minutes. Sa prestation était des plus surprenantes, pour celui qui chante aussi bien qu’il joue des instruments.
Guitare et piano, tout y passe. C’est d’ailleurs sur ce dernier qu’il offre un moment magnifique avec Mon grand-père à moi. Sur ce titre, le jeune homme livre un poignant hommage à ce membre de famille qu’il affectionne. Le public, attentif aux paroles sincères sur une voix grave, est conquis.
Mais ne vous y trompez pas: Sam Sauvage n’est pas qu’un artiste à fleur de peau. Son nom pose aussi les bases d’un dandy désarticulé et sans complexes. Il incarne pleinement ses textes, en expliquant même leur genèse comme ce premier taxi à Paris, capitale adoptée depuis son arrivée récente là bas.
Le garçon, dont la voix chavire entre Bertrand Belin et Renaud, montre un charisme scénique sidérant. Il ne risque pas d’être oublié de sitôt. Couplé à sa sympathie envers le public suisse, Sam Sauvage aura fait de ce rendez-vous un jeudi soir étonnant.
Une soul décontractée avec Gaspard Sommer
Nous en parlions dans un article paru ce début de semaine: le Genevois est un diamant qui ne cesse d’être poli concrétiser un projet prometteur. Entouré de trois musiciens hyper précis, Gaspard Sommer semblait surfer sur ses compositions comme un Hawaïen sur sa vague.

Avec délicatesse, le thème de l’amour est traité très souvent derrière des compositions efficaces, même accrocheuses comme le titre Je t’aime. Dommage que le public s’était clairsemé après le concert de Sam Sauvage, car ce talent local méritait plus d’applaudissements.
