
Le Canada était à l’honneur mercredi soir pour Voix de Fête, avec la venue de l’autrice-compositrice québécoise. Juste avant Barbara Pravi.
En bon détective, il fallait sonder directement au pays du sirop d’érable pour savoir à quoi s’attendre. Parole d’expert de la musique québécoise, Marc-André Mongrain (rédacteur en chef de Sors-tu.ca) disait avec grande certitude qu’elle sera adorée. « Elle est devenue une bête de scène », dira-t-il aussi par écrit.
Une artiste à part entière
Il faut dire qu’au Québec, Klô Pelgag est un cadeau tombé du ciel. C’est une voix d’ange aux harmonies variées et impressionnantes de justesse, mais aussi une direction artistique qui détonne. Elle se place parmi l’audace de l’industrie musicale, à l’image de Philippe Brach (artiste que l’on recommande à découvrir).
L’autodidacte se plaît dans un rôle expérimental, là où ses quatre albums studios reflètent un univers fantastique à l’imagination infinie. Ses sonorités reflètent un voyage dans sa Gaspésie de coeur, région fabuleuse qui borde le fleuve Saint-Laurent.

Digne représente d’une pop québécoise décomplexée, elle s’est affirmée dans le milieu. Ses albums sont fréquemment nommés pour le Gala de l’ADISQ (l’équivalent des Victoires de la Musique). C’est sans compter la nomination du récent Abracadabra aux Junos Awards, qui récompense les meilleures productions au Canada.
Ambiance aussi douce qu’électrique
Ce long format de 12 titres, paru en octobre dernier, tissera l’heure aux côtés de Klô Pelgag. De nombreux titres y seront joués. Abracadbra est un album aux sonorités complexes, mais au dynamisme certain. Il se magnifie d’ailleurs sur scène, étant accompagnée de cinq musiciens et musiciennes de talent qui donnent corps au projet.
Multi-instrumentistes, les synthétiseurs, la guitare, la batterie et la basse prennent place. Mais le plus surprenant viendra lorsque ces inconditionnels acolytes viendront entourer Klô Pelgag d’un jeu sidérant de flûtes. Oui, cinq flûtes en même temps. Splendide!

Car lorsque s’étonne les ambiances paradoxales de Pythagore ou Décembre, tout le public genevois se met en marche. Et lorsque viennent les attractives Libre ou Umami (de son précédant album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs), tout le monde a compris l’intention artistique.
Et le public fait face à une vraie bête de scène : notre acolyte québécois n’a pas menti sur la marchandise. Arrivée par avion après 6’000 kilomètres d’océan et terres traversées, Genève découvre l’artiste de Rivière-Ouelle et son univers unique.
Grosses bottes moutonnées au pieds, Klô Pelgag s’affranchit des codes. Elle s’affranchit aussi souvent de son piano pour prendre une place fabuleuse sur la scène de l’Alhambra. Sa voix ne fléchit jamais quand il s’agit d’envoyer toute son âme dans le micro.

C’est la grande qualité de Klô Pelgag : la montée en puissance de son live rend l’adhésion facile. Et elle se réalise au rythme de l’intensité déployée. Comme pour les saisons, les temps changent : ils amènent leur lot de surprises, et une beauté intrinsèque.
Cette beauté, comment se concrétise-t-elle ? En clôturant ce voyage par le titre Les Animaux, de son album à succès L’étoile thoracique de 2016. La route au travers des mondes fantastiques de Klô Pelgag se termine alors sous les acclamations. Il est certain que la Québecoise aura embarqué du monde dans ses bagages, le temps d’un soir.
