
C’était l’un des concerts les plus marquants de cette 46e édition du Paléo. Sur la scène Véga, Ibrahim Maalouf s’est lâché comme jamais aux côtés de ses musiciens. Le trompettiste nous parle de ce plaisir qu’il a de collaborer avec des artistes de tous genres.
La venue d’Ibrahim Maalouf samedi dernier à Paléo n’est pas sa première fois, même s’il ne se souvient pas exactement de l’année (ndlr: en 2016). Ce qui est par contre évident, c’est qu’il se souvient bien de ce festival. Et pour une bonne raison. « J’ai le souvenir de la scène et du concert que l’on a fait. C’était l’une des premières fois où j’ai joué sur une scène avec autant de monde. C’était très impressionnant. Et depuis on a fait pas mal de chemin. De revenir avec un peu plus d’expérience, c’est chouette », dit-il, posément, dans sa loge à quelques minutes d’entrer sur scène.
Outre le Paléo, la Suisse romande résonne toujours chez le musicien. Fin mai dernier, il est venu au bout du Lac pour faire une prestation aux côtés du Geneva Camerata, un « orchestre qui joue super bien ». Loin du classique, l’un de ses univers de prédilection, Ibrahim Maalouf a aussi accompagné récemment Gjon’s Tears sur le titre Cancer. Le trompettiste loue d’ailleurs la qualité de voix du jeune homme originaire de Saanen. « Il a un talent incroyable, j’étais bluffé par cet artiste ».
L’importance de transmettre sur scène
Si l’artiste franco-libanais a compris quelque chose avec l’expérience qu’il évoque plus tôt, c’est probablement qu’elle permet de transmettre plusieurs choses sur scène : des émotions, des messages. En terme d’ambiance, le génial trompettiste a parfaitement dynamisé la foule avec ses musiciens de qualité. Il a aussi fait passer des messages de bienveillance, comme lorsque s’est diffusé le discours de Charlie Chaplin, issu du film Le Dictateur. Un clin d’oeil à l’introduction de son récent album Capacity To Love. « À l’école, ce discours m’avait marqué et depuis ça m’a jamais trop lâché. J’ai l’impression que malheureusement, aujourd’hui, le discours est encore d’actualité. Et il était important de se le remémorer, même quatre-vingt ans et quelques années plus tard. Je crois que personne n’a aussi bien dit ça aussi bien au cinéma que Charlie Chaplin ».

Si Charlie Chaplin a, sans le savoir, collaboré avec Ibrahim Maalouf, d’autres collaborations ont marqué la carrière du natif de Beyrouth. Hormis le duo avec Angélique Kidjo, sur l’acclamé album Queen of Sheba, une autre rencontre a marqué les esprits du quarantenaire à Musilac, dans la ville de Aix-les-Bains. « C’est rare quand on arrive à croiser des gens en festival. Mais quand ça arrive, c’est vraiment génial. Je me souviens, c’était il y a cinq ou six ans. J’avais croisé Sting dans les couloirs du festival. J’avais travaillé avec lui sur un album ». Résultat? Le leader de The Police a tout simplement invité le trompettiste sur scène le soir-même. « C’est bien, il y a une part d’improvisation. Et ça c’est chouette ».
