©  Ludwig Wallendorff – Paléo

Du Détour à leur premier Paléo, les Toulousains sont passés sur la Grande Scène. Et ils ont rempli la Plaine de l’Asse vendredi soir d’un public bienveillant et éclectique.



La première réussite de BigFlo & Oli est l’amour qu’ils véhiculent sur scène. Deux frères passionnés qui vivent le concert avec leur public. Deux individus qui sont liés par une force que l’on pourrait presque apercevoir sur scène. C’est évidemment ce qui ressort aussi de leurs textes, la plupart du temps très bienveillant, avec beaucoup d’humour et de douceur. Des textes qui sont donc accessibles aux tous petits comme aux vétérans, d’ailleurs nombreux hier soir. Et ce, même au plus près des artistes.

Mais ce public, nous y reviendrons.

Une communion familiale

Avant cela, nous devons évidemment mentionner la venue de leur père, le chanteur Fabian Ordonez arrivé sur scène lors de la chanson Papa. Le trio, formé le temps d’une chanson, a montré la passion de la musique avec laquelle ces deux jeunes ont grandi.

À l’avant, leur papa chantant en espagnol et prenant ses fils dans ses bras. Au fond, sur l’écran géant, des images d’archives qui nous rappellent à toutes et tous notre enfance. C’est bien ça la seconde force de Bigflo & Oli : nous permettre de remonter dans nos souvenirs. La chanson Coup de vieux a également fait l’unanimité avec les références de toute la génération des années 90.

©  Ludwig Wallendorff – Paléo

De ce concert, nous retiendrons également la qualité des musiciens qui accompagnent les frères toulousains. Là encore, des musiciens liés à Bigflo et Oli par des souvenirs d’enfants ou d’ados. Ils se font par moments piquer leur instrument par l’un des deux qui, entre deux paroles, joue de la trompette (Oli) ou du piano (Bigflo). Un autre invité a accompagné les garçons dans leur concert pendant quelques chansons : le beatboxer Wawad (Berywam) qui a enflammé le public par son talent. Des chansons classiques que tout le public s’est mis à chanter et une belle référence à Martin Garrix, qui était sur cette même scène quelques heures plus tard.

Un groupe qui unit les générations

Il se trouve qu’hier soir, mon papa et ma petite sœur m’accompagnaient à Paléo. Le concert a donc résonné en nous trois d’autant plus fort. C’est lors du debriefing post-concert que je les ai questionné : Pourquoi aimez-vous Bigflo & Oli ? Qu’est-ce qui fait qu’un monsieur de plus de soixante ans, qui a évolué avec le rock sauvage de Nirvana ou les Beatles, se retrouve à apprécier la même musique que sa fille de vingt-trois ans ? Voici ce qui en est ressorti :

Le papa : « Ils traversent les générations”

Sa fille : “C’est intergénérationnel, tout le monde essayait de trouver les paroles et de s’en souvenir. Et en lisant les paroles sur le grand écran, tu te sens directement intégré ».

Le papa : “Leur force, c’est qu’ils sont dans une histoire de famille et ils nous la raconte. Leur papa sur scène, les musiciens qui étaient au collège avec eux. Ça, ça raisonne en moi”

Sa fille : “Nous avons envie de faire partie de cette famille. En chantant avec eux, en dansant. C’est puissant. Ils ont même retiré leurs oreillettes pour nous écouter chanter. Je trouve que ça montre l’amour qu’ils ont pour leur public.”

Le papa : “Ce sont des bêtes de scène. Ils sont en communion entre eux et avec leur public. Ils veulent partager et communiquer, et c’est réciproque”.

©  Ludwig Wallendorff – Paléo

Ce sont pour toutes ces raisons que Bigflo & Oli regroupent une foule si différente et si passionnée. Nous parlions d’une vague d’amour, parlons enfin de la vague humaine qui s’est créée lorsque Oli s’est mis dans son bateau gonflable pour traverser l’entièreté de la Plaine de l’Asse, non sans frayeurs par instants. Pendant un moment, nous pouvions même voir l’inquiétude dans les yeux de Bigflo pour son petit frère. Ils sont proches de leur public et celui leur rend.

C’est la troisième force de ces deux rappeurs et de leur groupe.

L’édition 2023 du Paléo Festival de Nyon se poursuit jusqu’au dimanche 23 juillet 2023. Pour plus d’informations, c’est par ici.