© LAUREN PASCHE (Voix de Fête)

Sur une scène à 360°, The Two n’ont fait qu’un avec leur public. Un concert vibrant, comme il en faudrait plus souvent les lundi soir…



Il y a pire pour débuter la semaine du Festival Voix de Fête. Face à des spectateurs et spectatrices de tous âges, la formation suisso-maurcienne a donné des joies, des frissons même. Accompagnés de deux musiciens talentueux, Vincent à la batterie et Ben à la basse, Yannick Nanette et Thierry Jacquard se sont fait plaisir en interprétant quelques titres de leur récent album Sadela, mais aussi des morceaux de leur riche répertoire.

Car comme l’indique le festival, The Two « est une célébration de la diversité, un pont entre les montagnes et les marées ». C’est aussi plus de 800 concerts à travers le monde. Et ça se ressentait dans la salle de l’École des Musiques Actuelles (éMa) qui a été rénovée récemment.

© LAUREN PASCHE (Voix de Fête)

Un son de qualité pour accompagner le groupe

Quand on arrive là bas, il y a tout pour plaire : des hauts plafonds, des murs métalliques rappelant les salles underground et surtout une scène centrale avec un public qui l’entoure. C’était parfait pour The Two, d’autant plus que la qualité du son restitue les moindres effleurements des guitares, les moindres coups sur les fûts de batterie et les moindre souffles du trombone joué avec parcimonie par Ben.

Le leader, Yannick Nanette, montrait un sourire communicatif aux gens. Et ces dames du premier rang, d’un certain âge certes, ont semblé revivre une seconde jeunesse. Car derrière le sourire du Mauricien, il y a un humain formidable, charmant, qui compte sans compter les histoires qui traversent ses origines de l’Océan Indien. Il chante en créole, mais ce language est universel.

© LAUREN PASCHE (Voix de Fête)

Derrière la musique sublimée par le jeu de guitare de son comparse Thierry Jacquard, il y a de l’amour, de la joie, mais aussi de la peine. « On arrive gentiment à la fin du voyage » dira-t-il après avoir joué une chanson en hommage aux mères. Car c’est la richesse de The Two: donner le son au présent, et au passé. Ces ancêtres qui comptent, comme en témoigne l’introduction à la dernière chanson hypnotique Là Haut juste avant un rappel.

« On raconte que du Morne Brabant, les esclaves ont vu les soldats qui venaient les chercher. Ils croyaient qu’ils allaient les enfermer, mais c’était pour annoncer que l’esclavage était terminé. On sait que les anciens veillent sur nous, même dans l’invisible ». Mais The Two, ce lundi soir, n’étaient pas invisibles. Ils rayonnaient même à quatre.