© Victor Perrin

Le groupe anglais a envoûté la salle genevoise samedi. Il faisait escale à Antigel dans le cadre de sa tournée européenne.



On ne présente plus Slowdive, pionniers de la dreampop et shoegaze. Derrière leurs sonorités planantes, il y a ce groupe qui s’est constitué au début des années 1990 avant de conquérir le monde par son style unique. Puis qui s’est effacé vingt ans durant… pour mieux revenir? Certainement.

Un public de tous âges

À l’Alhambra, la hauteur sous plafond rendait magnifiquement le son de la formation de Reading. Elle s’est installée sur scène dans la foulée d’une première partie catchy de Pale Blue Eyes, des Britanniques à suivre !

Pale Blue Eyes © Victor Perrin

Face à un public conquis, connaisseur et attentif, il y avait de la magie dans l’air. De tous âges, le public était de ceux qui ont découvert autant il y a vingt ans que six mois le groupe. Il aura d’ailleurs apprécié les reinterprétations rafraichies du gargantuesque Souvlaki, notamment Souvlaki Space Station qui fut une réussite en tous points!

Depuis leur retour sur le devant de la scène en 2017, le son envoûtant de Slowdive est devenu encore plus lumineux qu’à leurs débuts. Et la parution récente de everything is alive, cinquième album en carrière, est là pour en témoigner.

Slowdive © Victor Perrin

Un son parfait, presque trop ?

C’est d’ailleurs sur l’ouverture du disque, shanty, que débutera ces deux heures aux côtés des Anglais. Investis sans être pour autant très expressifs sur scène, les membres jouent avec un grand sérieux. Le rendu du son est parfait, quoique très lisse. Il manque peut-être dans leurs interprétations ces sursauts, des moments de surprises.

Mais c’est le style Slowdive : il colle parfaitement à l’ambiance voulue, à celle d’un voyage vers les astres. C’est d’ailleurs ce qui se passa sur kisses, et surtout chained to a cloud, probablement la meilleure chanson de l’album sorti en septembre dernier.

Entraîné par une basse puissante et des lumières intenses, c’était un départ avec la fusée Space X qui s’opérait !

Quel final percutant !

Voilà déjà plus de sept ans que le quintette s’est reformé avec la sortie de l’album Slowdive en 2017. Samedi, ce sont d’ailleurs certains titres de ce disque qui ont rencontré le plus de succès auprès du public.

On pense à l’envoûtante Sugar for the Pill, single incontournable, qui a définitivement transporté le public grâce aux jeux de voix entre Neil Halstead et Rachel Goswell.

Ce rappel, réussi, s’est conclu magistralement par un morceau instrumental, Golden Hair, une reprise de l’ex-Pink Floyd Syd Barret. Un véritable moment de communion entre les musiciens du groupe, qui faisaient sans Rachel Goswell.

La chanteuse s’était effacée de scène, laissant l’atmosphère unique de ce soir-là prendre définitivement le public de l’Alhambra par les tripes.