© William Corbat

Dans l’écrin intime du PTR à Genève, And Also The Trees a offert une performance qui semblait sortie de l’univers de Tim Burton. Avec leur élégance typiquement britannique et le son de guitare de Justin Jones immédiatement reconnaissable, le groupe a transporté le public dans un voyage onirique où chaque morceau racontait sa propre histoire.


Pour rappel, And Also The Trees est une formation anglaise au style dark wave composant depuis plus de 40 ans son propre univers. Son style particulier et la voix en chant/parlé de Simon Huw Jones font que le groupe a souvent été qualifié de « trop anglais pour les Anglais ». Fort heureusement, cette fermeture anglaise n’a pas empêché le groupe de trouver un public fidèle en Europe et en Suisse, avec un PTR particulièrement rempli ce soir.

Un voyage poétiquement horrifique

Dès les premières notes, la guitare aux accents de mandoline a instauré une atmosphère singulière, fidèle à l’identité du groupe. La voix du chanteur, impeccable et sans fioriture, s’est posée avec justesse, offrant une intensité émotionnelle sans artifices. Si le groupe n’a pas cherché à combler les silences entre les titres par des discours inutiles, le chanteur a néanmoins ponctué la soirée de quelques anecdotes à l’humour bien British, préservant ainsi une connexion avec son auditoire.

© William Corbat

Malgré un début légèrement brouillon, la magie a opéré : tel un grand cru qui, après décantation, révèle toute sa profondeur, And Also The Trees a déployé son spectre sonore, captivant progressivement le public. Les spectateurs pouvaient presque fermer les yeux et se laisser porter, chaque titre devenant une porte ouverte vers son propre voyage. 

Après plus d’une heure et quart de concert, le groupe a offert un dernier frisson avec un rappel attendu, où les hits se sont enchaînés jusqu’à l’apothéose : Virus Meadow, véritable morceau culte, est venu conclure, avant Slow Pulse Boy, cette soirée d’une intensité rare.

And Also The Trees a peint un paysage sonore et émotionnel où l’élégance rencontrait l’étrange, et où chaque spectateur pouvait, l’espace d’un instant, se perdre dans un monde parallèle.

Futures Faces une première partie en immersion sonore

Dans la pénombre du PTR, le groupe genevois s’installe, enveloppé d’une aura mystérieuse. Dès les premières notes, le groupe impose son univers : une cold wave vaporeuse, portée par des rythmes tribaux, non sans rappeler un doux, mais étrange mélange de Depeche Mode expérimentant du Rammstein. L’atmosphère est dense, presque cinématographique portée par un excellent travail des ingénieurs et lumières du PTR.

© William Corbat

Le groupe n’est pas là pour faire pâle figure et vient présenter leur dernier album, MEMORIA, conçu comme un tout cohérent ou l’alternance des chanteurs et chanteuses sur presque chaque morceau match très bien avec leur ambiance singulière. Si la forme est parfois trop linéaire, le fond est quant à lui parsemé de montées épiques créant une tension palpable et bienvenue.

C’est en étant lui-même et sans artifice que Futures Face réussit à conquérir le public genevois et à donner le ton de la soirée : brute et ténébreuse.