Capture d’écran YouTube

Antigel a une nouvelle fois frappé très fort avec le concert de Nils Frahm au Victoria Hall, samedi dernier. Une salle exceptionnelle, à la hauteur d’un artiste hors-norme qui revisite les codes du piano classique en y ajoutant des sonorités électroniques. Un concert riche en émotions, où le public a pu admirer un talent fou.



Une performance grandiose

Il y a un avant et un après Nils Frahm.” C’est ce que m’avait dit le programmateur d’un festival belge, avant que j’aille voir son concert pour la première fois. Les retardataires se sont pressés pour trouver une place dans un Victoria Hall plein à craquer. Juste à temps pour entendre les premières notes qui retentissaient.
Entouré d’au moins dix claviers, d’une table de mix et ce qui paraît être de centaines de câbles, Nils Frahm joue sur plusieurs instruments différents en même temps, virevolte, tape sur ses cordes avec une précision chirurgicale.
Le public se laisse emporter par ses morceaux grandioses, aux thèmes tantôt doux et d’autres qui ont fait trembler les voûtes de la salle. 


Le moment fort : la jungle façon Victoria Hall

Nils Frahm communique avec son audience entre ses morceaux d’une voix douce et légèrement éraillée. Il déclare toujours faire un enregistrement du public pendant ses concerts. Il constituera ensuite la base de son morceau suivant.
Pour cela, le musicien demande à l’audience de créer une atmosphère de jungle. Alors, une scène surréaliste se produit: des chants d’oiseaux, des cris de loups et de singes font trembler le Victoria Hall. L’artiste lui-même semble étonné de cette énergie, si bien qu’il corrige le tir en riant: “Pensez plutôt à un paysage du Sud de la France au crépuscule, avec des cigales et des oiseaux”.
La salle se met à bruisser, de petits piaillements et des hululements de chouettes se font entendre, avec parfois beaucoup de talent. Un beau moment inattendu ! 

© Natacha Vallette d’Osia

Les surprises du concert 

Nils Frahm a ouvert le concert avec un instrument qui sonnait entre des verres de cristal et l’orgue. Il ressemblait étrangement à une broche à kebab entouré de verres brillants.
Après quelques recherches, il s’agit d’un harmonica (ou armonica, les deux sont acceptés) de verre. C’est un instrument qui tourne sur lui-même, qui est fait de verres musicaux imbriqués les uns dans les autres. L’artiste le manipule avec ses doigts ou des gants mouillés. Intrigant ! 

© Daniel Dittus

Un public conquis 

Le public était varié, entre les amateurs de musiques électroniques et d’ambient et les spécialistes de musique classique. Tout le Victoria Hall s’est levé pour deux standing ovations, avant et après le rappel.
Le public est ressorti visiblement ému et très admiratif de la performance exceptionnelle de Nils Frahm. Comme quoi, le génie transcende les genres musicaux !

Tu ne connais pas Nils Frahm ? Nos conseils découverte

Genre ? Piano néoclassique avec des touches d’électro 

J’écoute ça dans quel contexte ? Dans un endroit calme, chez toi ou pendant une promenade avec de bons écouteurs pour une écoute attentive.

Par où commencer ? L’album Spaces (2013), en particulier les morceaux Says et For – Peter – Toilet Brushes – More

Artistes similaires ? Olafur Arnalds, Jon Hopkins, Kiasmos, Max Cooper, n-So

News ! Le 11 juin 2024, ARTE Concert sortira le live de Nils Frahm à la Philharmonie de Paris. A ne pas rater !