© Victor Perrin

Les New Yorkais ont joué un gargantuesque répertoire vendredi soir au PTR de l’Usine. Si c’était bon pour les oreilles, la fatigue se faisait sentir chez le quatuor…



Beach Fossils ne ménage pas ses efforts dans le cadre de son Bunny Tour ’24. Et en kilomètres parcourus, cela fait beaucoup. Car avant la venue de la formation new yorkaise à Genève, c’était la Grande-Bretagne avec Birmingham qui clôturait leur visite outre-Manche (Glasgow, Manchester ou encore Londres). La marque d’un groupe sollicité dans le monde, notamment par ses sonorités aussi entraînantes qu’envoûtantes redécouvertes récemment sur l’album Bunny.

Une heure de retard sur le programme

C’est Etienne Machine qui a ouvert la soirée avec un petit retard qui ne leur est pas imputable. Les Vaudois ajustaient en effet leur horaire en fonction de l’arrivée tardive du bus de Beach Fossils . Plutôt efficaces, à l’instar de leur vernissage au Chat Noir en novembre, les protégés du label Humus Record ont capté l’attention du public. Un beau zoom sur les talents helvétiques, dont on salue l’audace de la programmation d’Antigel.

Pour revenir aux Américains, c’est donc à 22h30 au lieu de 21h30 que leur concert à commencé. À croire qu’ils se sont fossilisés en backstage. Mais pas de quoi faire un drame, tant les membres du groupes étaient sympathiques à l’égard du public du PTR malgré la fatigue du voyage ressentie.

Dustin Payseur, chanteur et guitariste du groupe, ne s’est d’ailleurs pas privé de dire que jouer devant un public dépassait tout les contraintes vécues.

© Victor Perrin

Une belle performance, mais linéaire

Beach Fossils est ce groupe que tout le monde connaît, sans connaître. Ce groupe que l’on a au moins ajouté une fois sur une playlist Spotify, sans parfois le savoir. À l’Usine, on ressentait d’ailleurs un public attiré par le style dreampop du groupe, sans qu’il connaisse nécessairement son répertoire.

C’est pour cette raison que l’on pourrait déclarer que la performance était linéaire, consistante, mais sans grands soubresauts. Une reproduction similaire des titres enregistrés en studio, sans grands moments d’improvisation avec des durées de chansons courtes qui ont fait de ce concert un plateau gargantuesque à ingurgiter.

Il y a eu des éclats sur leurs titres les plus connus tels que May of 1st, dignement mené dans son ambiance rétro-catchy qui fait la saveur intrinsèque. Et la présence de Tommy Davidson à la guitare, et parfois à la basse, compte beaucoup dans l’énergie que peut dégager le groupe malgré son style.

L’authenticité, la vraie

Arrivé en 2012 dans le groupe, il est devenu par la nature des choses un co-leader aux côtés du fondateur et chanteur Dustin Payseur. C’est lui qui n’hésite pas à parler au public spontanément, avec un humour. C’est lui qui propose de couper toutes les lumières de la scène pour laisser le public allumer ses lampions de portables pour créer une ambiance particulière. Et C’est lui qui prend le temps de nommer tous les membres du staff, en passant par le photographe. Humilité, tout simplement.

© Victor Perrin

C’est d’ailleurs cet esprit de « tournée » qui émanait sur scène, une complicité de tous les instants qui transpirait dans l’énergie scénique. Et même envers le jeune batteur Anton Hochheim, arrivé dans le groupe en 2017, qui fêtait son anniversaire ce jour-là. Il apporte d’ailleurs ce surplus de puissance qui fait qu’on passe d’une dreampop à une dreamrock fort agréable.

Et avec un chouilla moins de réverbération sur la voix de Dustin Payseur, ça aurait été parfait !