© Victor Perrin

Le guitariste suédois s’est posé dimanche avec une guitare et son sourire. Et le public ne s’est pas gêné pour l’applaudir.



Un moment suspendu. Il y avait de cela quand le public de la magnifique salle du quartier des Bastions a entendu les premières notes jouées par José Gonzalez. Disant lui-même que le concept d’exécuter sa musique sur un seul album était un peu léger, l’artiste suédois s’est exécuté à ne pas jouer seulement l’album Veneer.

Un retour vingt ans en arrière

Devant une foule attentive, le guitariste à la voix si spéciale s’est emparé de son premier album comme s’il était le dernier. On sent désormais une voix plus assumée, qui marque les esprit comme lorsqu’il éclata à la face du monde sur la bande originale du film de Ben Stiller La vie rêvée de Harvey Mitty.

Tout commence avec la classique Slow Move, conjugué avec des lumières bleuâtres qui offrent une perspective intéressante avec l’orgue en toile de fond. Il y eu ensuite un enchaînement de sonorités très précises, qualitatives, mais qui semblaient figées dans le temps et qui ont capté un public nombreux au Victoria Hall.

Un manque de progrès, une stabilité rassurante mais manquant de mordant. C’est ce qu’a essayé d’apporter José Gonzalez en délaissant son disque fétiche pour des autres sonorités après 30 minutes de concert. Sans toutefois gâcher les deux derniers morceaux que sont Save Your Day et l’incroyable Broken Arrows.

De plus en plus expérimental

Saisi par la beauté du moment, le public du Victoria Hall cherchait évidemment plus qu’un simple album joué du début à la fin. Un processus louable, mais qui présente quelques limites. Le temps figé ne gagne pas l’évolution de l’artiste. Et José Gonzalez est de ceux qui ont évolué à travers le son d’une guitare classique devenue plue expérimentale.

C’est d’ailleurs sans trop de complexes que le natif de Göteborg s’est amusé à reprendre New Order sous sédatif. Il y eut aussi ce moment suspendu où, sans annonce fracassante, Paul Simon était repris pour une interprétation juste et magistrale de Kathy’s Song.

Juste « wow »!

Un Victoria Hall bien plein! © Victor Perrin

L’authenticité, la vraie

Pour un dimanche soir, José Gonzalez a fait plaisir à son public. Et ce pendant une heure. Il. y a le risque de jouer un simple album, qui peut paraître hors-temps lorsque l’artiste s’est aventuré entre temps vers d’autres atmosphères sonores. Mais il a eu cette capacité à garer le cap, à garder son attitude si humble qu’elle donnerait envie de partager une soirée complète. À jouer de la musique, à discuter de ses paroles sensées.

Il aura su, durant son rappel, capter le public une dernière fois. Beaucoup plus même qu’auparavant. Avec Of The Cave, où le rythme au pied donne le tonus qu’il faut, il embarque le monde. Avec Shoeman, il fait rugir le monde.

Les applaudissement étaient nourris. Et c’était mérité.