
Mardi soir à Onex avait lieu une rencontre avec Shara Nova aka My Brightest Diamond, compteuse et multi-instrumentiste américaine qui promène sa nonchalance dans des territoires classiques, folk, et rock depuis 27 ans. Am Higgins a aussi été appréciée en ouverture de la soirée.
Diplomée d’une License de chant classique au conservatoire, Shana sort un premier album en 1998 Word puis un enregistrement live en 2004. Un séjour en Russie finit par la convaincre de composer un deuxième EP, Session I, dont la confidentialité et la rareté assoie un peu plus la légende d’une compositrice hors pair qui se joue des frontières musicales et culturelles.
Autrice compositrice et artiste bicéphale, aussi bien à l’aise avec le répertoire classique qu’avec un son plus rock and roll, Shana Nova est un peu cette bonne fée qui vient s’assoir sur votre épaule et vous raconter des histoires avec sa voix de soprano à trois octaves. Après 5 ans sans tourner, Shana vient donc nous faire découvrir son dernier album, Fight the Real Terror, sorti en 2024 chez le label Western vinyle, et c’est accompagnée de Am Higgins en première partie qu’elle nous a donné rendez vous à la salle du manège d’Onex.
Shara Nova, une Diva au service du rock
C’est à 21h que la tête d’affiche apparait au milieu d’un décors d’appartement; un téléphone, un escabeau, une penderie, autant d’accessoires qui enrichiront le show d’une artiste qui accorde autant d’importance à sa musique qu’à la scénographie dans sa capacité à transmettre son message.
Un ampli Vox, une guitare, une voix, et le spectacle commence avec un extrait de son dernier album, hommage à Sinéad O’Connor, Fight the real terror.
Au fil des discours et des chansons, le monde de My Brightest Diamond se révèle comme un pot pourri de méditations sur notre époque, et Shana comme un médium aux prises de position sans concession accompagnée d’un lyrisme vocal exubérant et positif.

Après plus d’une heure de concert où la set-list oscille entre chansons récentes et passées et ponctuées de quelques performances scéniques souvent hilarantes, Shara reviendra après un rappel pour interpréter dans un dernier souffle donné à cette soirée mémorable, Feeling good; un « au revoir » adressé à son public, chanson dédiée à la nature où aubes et crépuscules se succèdent dans un recommencement sans fin, nous permettant d’aborder une nouvelle vie à chaque lever du soleil.
Am Higgins, de Chicago aux Pyrénées.
Belle trouvaille en ouverture que Am Higgins, accompagnée de Jason Toth, son mari, derrière la batterie. L’Américaine, native de Chicago mais installée en France dans l’Aveyron, est venue nous présenter son deuxième album, The dream trap, sorti ce mois de février chez We Are Unique Records.
On sent une authenticité toute seventies chez Annie Meredith. En véritable songwriter héritière de Joni Mitchel ou Suzanne Vega, elle annonce la couleur dès le début du show; créer un espace de communion ou nos âmes ne forment qu’un, à l’abris des tourments dans cette « safe place » onesienne.

S’égrènent alors 30 minutes de chansons, 6 titres, présentés dans un français parfait, et rendant hommage à Baudelaire et à un certain Marc en dédicace; l’artiste ne nous en dira pas plus.
On notera une propension de la clavieriste à ne pas s’éloigner des sons graves de son wurlizer; ce qui dénote une volonté de poser une frontière virtuelle à un univers sonore doux et accueillant.
On notera pour conclure l’extrême gentillesse des deux artistes qui sont restées abordables en fin de concert pour dédicacer leurs vinyles et discuter avec leur public.
