© Victor Perrin

Etienne Daho, qui étrenne depuis 43 ans sa dégaine de chanteur chic dans une pop sucrée faite d’introspections et de chagrins d’amour, est venu présenter son dernier album plus en phase avec l’actualité, Tirer la nuit sur les étoiles.


C’est dans un show impeccable et millimètré que l’artiste entame sa soirée dans la grande scène du Cargo de Festi’neuch. Ceci après une semaine de deuil, où il a vu son amie Françoise Hardy quitter ce monde et pour laquelle il avait écrit ces mots en guise d’adieu : « Tu es partout dans l’atmosphère et tu épouses la pluie, le vent, le soleil et les éléments ».

Week end entre amis

Chez Etienne, pas d’entrée triomphante après un lever de rideau et une intro musicale. Il attend patiemment derrière ses musiciens, en retrait, fixant amoureusement son public et entame L’invitation. Puis, il s’avance enfin vers la lumière, entouré d’un orchestre de cordes et de Jean-Louis Piérot aux claviers et guitare, François Poggio à la guitare, Colin Russeil à la batterie, et le veveysan Marcello Giuliani à la basse, présentés dès le début du concert.

Après une prompte dédicace à Françoise Hardy sous les applaudissements d’un public ému, le show atteint vite sa vitesse de croisière, accompagné d’effets visuels en cohérence avec l’univers de l’artiste.

Hommages

Qu’ils soient encore de ce monde comme Vanessa Paradis, qui apparaitra sur les écrans avec le titre Tirer la nuit sur les étoiles, ou Serge Gainsbourg avec Comme un boomerang (chanson que Daho avait exhumée en 2001 pour la rendre à Dani qui aurait du l’interpréter pour l’Eurovision 1975),
le Rennais égraine, comme une invocation, Jacno et Elie, Françoise et Jaques, Serge et Jane, cette famille qui l’avait accueilli, lui le provincial qui avait grandi trop loin de Paris, et qui leur porte encore aujourd’hui un respect et un amour au-delà des mots.

Bienveillance encore, avec cette dédicace à Mona Testa. La jeune lausannoise, rencontrée dans un spectacle de Sandra Gaudin à Genève et qui a co-écrit avec lui Le phare, morceau sur un coup de foudre épique et qui sortira en single et avec un clip à la clé.

Plus d’une heure de show mené tambour battant par un Etienne Daho nageant dans son élément et toujours jeune du haut de ses 68 ans, avec quelques extraits de Tirer sur les étoiles mais surtout un condensé d’une carrière prolifique commencée en 1981 avec l’album Mythomane. Cela aura eu le mérite de redonner le pouvoir aux quinquas le temps d’une soirée dans la jeune programmation du Festineuch qui voyait Varnish La Piscine, Luigi ou encore The Blaze se succéder sur les scènes.