Crédit Photo: J-P Vicario pour Les Hivernales

En marge du festival Les Hivernales 2020 de Nyon, nous avons eu la chance de nous entretenir avec le groupe Last Train, étoile montante du rock Made In France pour lequel la presse et le public ne manquent pas d’éloges.



Les quatre membres du groupe sont soudés, cela se voit sur scène mais aussi en coulisses. Il faut dire que les jeunes alsaciens ont commencé à jouer il y a 10 ans, ce qui crée forcément des liens particuliers. Alors comment il est possible de maintenir une alchimie et une flamme créative ? Au dire du batteur Antoine Baschung, c’est finalement comme une histoire d’amour : il y a celles qui sont belles et celles « un peu plus nazes ». Pour Last Train, on est clairement dans le premier cas. Plus le temps passe, mieux vont les choses, et plus il y a de confiance et de respect. Plus le groupe avance et plus ils font de nouvelles choses ensemble, et cela devient plus sensé et plus sincère.



En effet, Last Train ne se contente pas de monter sur scène pour jouer un rock hyper-énergétique et entraînant. Lorsqu’il descendent de scène, ils ont aussi une âme entrepreneuriale. Le groupe gère sa promo et sa tournée, produits des clips, organise le booking pour d’autres groupes et a aussi monté un festival à Lyon. Cela ne semble pas empiéter sur leur processus créatif ni sur leurs dates de tournée puisqu’ils ont notamment réalisé plus de 300 concerts en 2 ans, entre 2015 et 2017. 


« C’est tellement lié, forcément ça prend beaucoup de temps, on est aussi producteurs de notre propre tournée. C’est beaucoup de travail administratif à côté. Mais au final tout ça, c’est un cercle vertueux parce qu’on fait ce qu’on a envie de faire et on va là ou on a envie d’aller. »


Quoi en premier, le live ou l’album ?

Le groupe ne se pose pas trop de questions puisque, pour eux, le processus créatif ne se commande pas. Les idées peuvent venir à tout moment et finalement, se libérer du temps pour écrire n’aboutit pas forcément sur une efficacité créative. Le plus compliqué à gérer est de travailler les morceaux, d’enregistrer et de faire tout ce qui vient après. Pour l’anecdote, certaines prises du premier album datent de 3 ans avant la sortie. Un premier album d’ailleurs qui a vraiment été fondé sur le live.

En effet, le groupe avait déjà plus de 200 concerts à son actif avant de le publier. Contrairement à beaucoup de groupes qui ont une stratégie fondée sur les grosses maisons de disques, c’est-à dire de sortir un album hyper produit, faire de la promo puis jouer en public, Last Train a fait le chemin inverse.


« Nous, on s’est dit d’abord avoir un public avant de sortir un album. »


Pour leur deuxième album, le cheminement a été un peu différent. Il n’a pas été écrit spécifiquement pour le live, mais évidemment les membres du groupe y pensent lorsque vient le moment de les arranger. 


« On a tellement joué que quand tu joues le morceau même en local, tu t’imagines en train de le jouer sur scène. »


Sortir du schéma classique

Malgré cela, le groupe est au-delà du classique 3min30 du rock à la radio. Pour Last Train, cela est bien trop court et ne permet pas de développer l’idée et les envies du groupe. Pour avoir le temps de dire ce qu’ils ont envie de dire, ils ont fait le pari de dire « tant pis pour les radios ». Même si en vérité, de l’aveu du groupe, certaines radios leur ont permi cette liberté créative comme en Slovénie, où on leur a laissé jouer un morceau de 12 minutes en direct, ou bien en France, où ils ont joué 1h en live. Cela donne plus de saveur et correspond aussi à la volonté du groupe d’aller chercher les gens par le live, que ce soit dans leur propre concert ou pour leurs premières parties de MUSE ou Les Insus.


« C’est chouette les premières parties. C’est toujours une bonne leçon. Il faut arriver à convaincre en très peu de temps. On aime bien cet exercice. »


Le public des Hivernales a pu voir pendant leur concert à la Salle communale un plaisir et une énergie non dissimulés qui laissent présager de belles choses pour l’avenir des quatre alsaciens.  Ce n’est pas pour rien qu’ils joueront en novembre prochain à l’Olympia, qui affichera très probablement complet.

Après avoir joué à la Parenthèse il y a 5 ans, Croc’ the Rock, Estavayer ou encore Paléo en 2016, on espère les voir de nouveau bientôt sous nos latitudes… Peut-être sur une grande scène adaptée à leur grand talent.