
Soirée mouvementée à la salle Post Tenebras Rock, qui présentait, pour La Bâtie, l’électro post-punk du trio mystérieux de Snapped Ankles, le shoegaze et rock psychédélique de Meatbodies entrecoupés par le DJ set d’Ogun Ferraille.
La soirée commence avec un peu de retard, permettant au DJ Ogun Ferraille d’étendre son set et de nous faire danser sur un choix soigneusement sélectionné de punk-rock et rock psychédélique. On fait de belles découvertes comme par exemple We’ve Had Enough de Ice & the Iced. Un bon début qui ouvre l’appétit pour les prochains artistes.
Snapped Ankles : un rêve fiévreux et organique
Hard times, Furious Dancing!
Les lumières vertes dansent sur la scène, annonçant l’arrivée du quatuor Est-Londonien. Vêtus de tenues de camouflage, de gilets réfléchissants et de lampes frontales, ils nous jouent les morceaux de leur dernier album, Hard Times, Furious Dancing (2025). Le cinquième album de leur discographie est rempli de rythmes pulsants, des sons envoûtants joués sur un synthé bricolé en combinant une bûche et un oscillateur. Leur pratique artistique est centrée autour de l’expérimentation, le DIY et la culture rave du UK.

Le groupe d’amis tire ses inspirations de sources éclectiques comme la mythologie norse, la poésie d’Alice Walker ou encore le film Weekend de Jean-Luc Godard pour leur album Johnny Guitar Calling Gosta Berlin.
Avec son rythme krautrock et sa musique envoûtante, le groupe mélange électro post-punk et art performatif. Il nous plonge dans une transe hypnotique, nous transportant loin de la salle Post Tenebras Rock dans une sorte de forêt enchantée urbaine. Comme si la forêt avait englouti les entrailles de la ville et que nous dansions toustes dans ses profondeurs.
Le trio invite la foule à participer à un morceau, avec des bruits de vagues, de mouettes et de caniches. Le public finit par se fondre dans l’écosystème de la musique.
Meatbodies, les « meat-boys »
“Are you ready for the meat-boys?” s’exclame le chanteur de Snapped Ankles.
Meatbodies est composé de Chad Ubovich au chant et à la guitare, Dylan Fujioka au chant et à la batterie et Noah Guevara à la basse. Ubovich, connu pour son rôle de bassiste dans les groupes respectifs de FUZZ et Mikal Cronin, a cherché à explorer ses propres pistes lyriques et musicales menant ainsi à la formation de Meatbodies en 2014.
Le groupe de Los Angeles régale avec une sélection de leur discographie très variée, commençant en douceur avec des morceaux lents et décontractés suivis d’une montée en intensité à la fin. On ressent un lâcher prise du public, emporté par des solos de guitare magistraux, des vocaux harmonisants, une percussion maîtrisée; le tout entremêlé par des accents de psychédélisme acoustique.

Parmi la set-liste se trouvent plusieurs morceaux de Flora Ocean Tiger Bloom (2024), les paroles témoignent d’une période mouvementée et difficile pour le groupe, en particulier Ubovich, évoquant les thèmes de sobriété, hédonisme, perte et du défaitisme. L’album déborde de créativité et d’ambition, et démontre le meilleur du shoegaze et du rock alternatif et psychédélique.
Un concert avec une programmation métaphysique qui fait danser et ressentir, une nuit apte à l’évasion et au lâcher prise. Le tout accueilli au sein de la salle emblématique de Post Tenebras Rock à l’Usine.
