© Claire Cantone

Vendredi dernier, le Rez de l’Usine accueillait Miel de Montagne, alias Milan Kanche, pour un concert électro-pop à la fois léger et décalé. Le public genevois a largement répondu présent : la salle était déjà presque comble dès le début de la soirée pour le concert de la première partie, Blu Boy Express.


L’auteur-compositeur-interprète français s’est révélé au grand public en 2018 avec son premier EP. Cette fois-ci, il est venu défendre sur scène son dernier album Ouin Ouin, sorti en 2025. Miel de Montagne n’en est pas à sa première venue en Suisse : on a déjà pu le voir à Paléo en 2024, au Montreux Jazz Festival en 2023, ainsi qu’à La Bâtie en 2022.

Une légèreté estivale en plein hiver

Sa musique, hybride, décloisonnée et volontairement décalée rappelle par moments l’univers de Philippe Katerine, l’une de ses inspirations. Les deux artistes ont d’ailleurs collaboré sur le titre C’est dur en 2022. Le genre de Miel de Montagne, que l’on qualifie d’électro pop, joue avec différents styles. Certaines de ses musiques ont une sonorité, rock, reggae, ou pop. Ancien DJ, il conserve aussi certains codes de ce passé, notamment l’utilisation de loops.

Sa musique évoque une légèreté presque estivale, comme des vacances d’été prolongées. Il chante la vie simple et aborde ses sujets avec un regard décalé, notamment à travers des tubes comme Pourquoi Pas ou Permis B, écoutés plusieurs millions de fois, que le public a d’ailleurs repris en chœur. Derrière cette apparente insouciance, l’artiste aborde aussi des thèmes plus sérieux, tels que les ruptures, l’amour ou les questionnements existentiels.

© Claire Cantone

Une ambiance complètement déjantée

Ce concert, qui marquait la dernière date de la tournée de Miel de Montagne, était à l’image de sa musique : totalement déjanté. Arrivé sur scène en jupe et t-shirt rose, Milan Kanche se déshabille peu à peu au fil de la soirée pour finir en caleçon ; un striptease progressif devenu presque une signature chez lui. En parallèle, la folie monte autant sur scène que dans la salle.

Sur Des Heures, le micro circule dans le public qui hurle le refrain à pleins poumons. Le chanteur vole ensuite des lunettes d’alien à un spectateur, avant d’en affubler un autre d’un masque de pigeon juste avant Pigeon, morceau qui se termine en pogo, avant que le chanteur lui-même ne plonge dans la foule. Une ambiance complètement déjantée, qui collait parfaitement au fait qu’il s’aggisait la soirée de l’escalade et que de nombreuses personnes étaient déguisées.

© Claire Cantone

Milan Kanche fait partie de ces gens qui ne se prennent pas la tête mais qui le fait sérieusement. Il a su instaurer une belle ambiance à l’Usine, entraînant le public dans son univers sans retenue. Son amour de la scène est évident, tout comme sa générosité : il partage énormément, donne beaucoup d’énergie et crée un vrai lien avec le public. Comme à son habitude, le chanteur nous fourni une prestation déjantée, avec une ambiance de vacances avant les vacances, insouciante et bordélique. 

Après avoir quitté la scène, les musiciens sont rappelés par le public, et ils nous jouent le tant attendu Pourquoi pas et Ma vie est un film pour le plus grand bonheur de toutes et tous.  

La première partie, assurée par Blu Boy Express, ancien membre de BARON.E, a aussi très bien été accueillie par le public. L’artiste, qui fêtait une année depuis la sortie de son projet, propose des mélodies teintées de nostalgie, envoûtantes et captivantes. Blu Boy Express insuffle à ses compositions francophones des sonorités riches, puisant dans le rap et les musiques alternatives.  

Entre lâcher-prise collectif, énergie communicative et sincérité désarmante, cette soirée à l’Usine confirme une nouvelle fois la place singulière de Miel de Montagne sur la scène francophone. Un concert joyeusement chaotique, où l’on chante, danse et oublie tout le reste, exactement ce dont on avait besoin.