© Paléo 2022Lionel Flusin

Premier jour de Paléo ce mardi 19 juillet, et du monde, beaucoup de monde. Nous ne sommes plus vraiment habitués à se retrouver au milieu de tant de personnes, dans un champ, au coucher du soleil. Mais après deux minutes de réflexion, la fièvre de Paléo te prend en entier. Tu te sens à nouveau festivalière et festivalier dans l’âme, avec l’envie incontrôlable de découvrir, de danser et de chanter (sans oublier de boire une petite mousse de temps à autre). C’est dans cette euphorie que je suis arrivée au concert de M qui se jouait sur la nouvelle scène Véga.




Déjà en marchant, j’entendais son concert commencer et les milliers de spectateurs chanter devant l’imposante structure remplaçant le Détour. Des sonorités que nous connaissons toutes et tous, déjà entendues dans une soirée ou à la radio. Des sonorités qui t’amènent à rapidement te trémousser et lâcher prise sur ton corps. Des sonorités qui te font voyager. Un artiste français incontournable, dont la voix si particulière est reconnaissable entre toutes. M est présent depuis des années sur les scènes des festivals, mais chaque concert est différent. Il met une énergie telle qu’il nous fait oublier où nous sommes et ce que nous faisons, pour nous amener dans son univers.

Un humain dans un costume, un groupe derrière une seule lettre

Une tenue faite de paillettes et d’une veste en velours, beaucoup trop chaude pour un concert de deux heures sous la chaleur caniculaire de ce premier jour de Paléo. Un couvre-chef brillant, qui le caractérise parfaitement, avec deux petites cornes et cette mèche qui lui couvre le front. Et enfin cette guitare, qu’il manie avec précision, avec les dents par moments, pour nous montrer son talent agrémenté d’un petit bout de mégalomanie, dont il parle d’ailleurs dans sa chanson Mégalo. C’est la description visuelle de cet humain qui fait chanter tout un public dès qu’il commence n’importe quelle chanson de son répertoire.

© Paléo 2022Lionel Flusin

Décrire l’humain que nous connaissons sur scène c’est seulement décrire Mathieu Chedid. Or M est aussi un groupe, formé d’artistes passionnés, dont l’énergie se fait ressentir à travers tous nos poils hérissés. Et notamment une voix, qui te transperce dès les premiers souffles dans le micro, celle de Gail Ann Dorsey lors de cet hommage au Mali dans Manitoumani. Une chanson qui nous rappelle les atrocités d’un passé colonial et cette voix de Gail Ann qui nous fait ressentir la tristesse, mais aussi la beauté d’un pays et d’un peuple. Cette musique représente toute la complexité et le talent de M, qui mélange les styles, chamboulent les préjugés et casse les barrières qui pourraient l’enfermer sous une étiquette.

Suite à cet hommage et à la beauté de cette musique qui nous fait autant danser qu’avoir une larmichette sur la joue, M nous fait traverser ses albums. De Je dis Aime datant de 1999, à son petit dernier Rêvalité, passant par la magnifique collaboration Lamomali, il propose des paroles touchantes, souvent autocritiques avec une pointe d’humour. Il nous fera aussi intervenir, souvent, et notamment dans la musique Superchérie qui nous rappelle qu’après tout, tout ceci n’est qu’une supercherie.

L’édition 2022 du Paléo Festival de Nyon se poursuit jusqu’au dimanche 24 juillet 2022. Pour plus d’informations, c’est par ici.