La conclusion de ce Paléo fut des plus belles. Entre rock et étoiles montantes de la francophonie, on en aura eu pour notre faim ce dimanche.
Enfin presque. Si je dis qu’on est resté sur notre faim, c’est littéral. À force d’alterner entre les propositions de la Grande Scène et Véga, sans en perdre une seule miette, ce n’est qu’à une heure très tardive que nous avons eu le temps de nous sustenter. C’est dire de la qualité de la soirée.
Il faut avouer que la soirée de dimanche est toujours un peu ingrate. En effet, les festivaliers ont déjà dévoré pléthore de concerts, tout le monde est fatigué et essaie de se mettre dans la tête qu’il faut recommencer à travailler le lundi matin. Cependant, cette soirée était peut-être une des plus intéressantes en termes de (re-)découvertes à se mettre sous la dent.
Étoiles francophones en entrée
Trêve de métaphores culinaires, revenons à la musique. En début de soirée, nombres d’étoiles montantes, voire déjà au firmament, de la chanson francophone étaient au rendez-vous. On dit bien francophone et pas françaises, parce que l’ouverture de la soirée revenait à Stéphane au Club Tent. Littéralement acclamée par le public, elle aura fait un concert de haute qualité, sur lequel on reviendra d’ici quelque jours dans une interview à paraitre.
Autre artistes suisses, c’était à Aliose de continuer la soirée sur la scène Véga. Le public s’était déplacé en nombre pour assister au concert du duo romand, qui a mérité sa place sur la scène Véga, tant de chemin parcouru depuis leur venue à la scène du détour en 2011 ! Concert plein d’émotion et de qualité pour un duo dont le talent n’est plus à prouver, qui sera même rejoint par Maxime Le Forestier, qui avait joué sur la même scène la veille.
Premier trajet Véga-Grande Scène
C’est l’heure de la première traversée du site, pour voir Adé. L’ex-chanteuse de Therapie Taxi aura mis l’ambiance sur la grande scène, avec les derniers rayons de soleil. On regrette juste un peu que le concert ai été en entier avec la lumière du jour. Ce qui a rendu la scénographie un peu moins efficace, l’illumination des lettres qui surplombaient la scène étant moins visible et percutante.
Un peu hésitante au départ à emprunter l’extension de scène préparée pour Indochine, il aura fallu seulement quelques chansons à Adé pour prendre possession de tout l’espace qu’offrait cette scène étendue. Une fois libérée, elle aura su faire chanter et danser le public avec les tubes de son projet solo. Comme l’imparable Tout Savoir, pour lequel elle sortira un chapeau de cowboy du plus bel effet.
Retour à Véga
Notre prochain trajet aura comme objectif Franz Ferdinand sur la scène Vega. On l’a vu, les écossais ont clairement la maîtrise de la scène et la confiance qui va avec. Tout autre groupe lambda aurait gardé leur tube absolu (ici Take Me Out, qui cumule plus de 700 millions d’écoutes Spotify) pour la fin du concert.
Mais Franz Ferdinand ont tellement confiance dans leur set qu’ils se permettent de l’expédier en milieu de concert. C’est probablement ça qui va faire monter l’intensité du concert d’un cran encore. Le public en folie se déhanche sur les chansons restantes. Comme Outsiders ou encore le bouquet final Fire. Une excellente fermeture de rideau pour la scène Véga.
Un dernier voyage pour la gloire
Étant donné l’intensité du concert, il était impossible de partir avant la fin. En appréhension de la foule qui est attendue sur la grande scène, le dernier trajet Véga-Grande scène se fera sans pause repas. Esquivant le public parti chercher un encas ou contemplant le feu d’artifice, on se prépare pour Indochine. Sachant très bien que le groupe fera son apparition sur scène dès la fin du feu d’artifice.
C’est donc l’estomac gargouillant que nous trouvons une place, tandis que le concert commence. Le groupe faisant l’apparition sur cette grande scène étendue, le tout avec un énorme écran en fond, prenant toute la largeur de la scène.
Une scénographie impressionante
Il faut dire que n’étant pas un hardcore fan d’Indochine, j’ai mis un peu de temps a rentrer dans le concert. En me demandant au début si je n’aurai pas dû faire comme le spectateur à ma droite et me prendre un hot fondue.
C’est cependant sur Canary Bay, au bout d’une quinzaine de minutes, que moi et les spectateurs autour entrons vraiment dans le concert, content de pouvoir lancer les premiers « ouh-ouh » et de taper dans les mains. Si l’écran à l’arrière aura servi jusque-là surtout pour afficher en gros plan les musiciens, c’est à partir de Punker que les images commencent vraiment à illustrer les morceaux.
On reste un peu dubitatif sur cette première scénographie montrant en rapide séquence des femmes asiatiques en tenue légère (qu’on suppose de Singapour, vu les paroles de la chanson). Les suivantes seront par contre beaucoup plus pertinentes et réussies, comme sur Les Tzars, introduite avec un visage se transformant successivement en Trump, Poutine, Bolsonaro et affinités. Chanson qui sera une des plus réussies dans sa globalité, décors inclus.
Une clôture réussie
Le show est bien spectaculaire, avec cette avancée de scène qui permet même aux spectateurs placés loin de la scène d’admirer Nicolas Sirkis dans ses œuvres. Lancer de confettis, écrans géants et lightshow feront le reste.
Au niveau des tubes, rien à dire. Ils auront ravi les fan, encouragés par les « come on! » et « aller! » lancés par Sirkis. On peut quand même se demander si cette reprise de Poker Face était vraiment pertinente. Mais avec Trois Nuits Par Semaine, J’ai Demandé à La Lune et L’Aventurier quasiment enchaînés on peut pardonner. Ce qui est bien quand on a 40 ans et plus de carrière, (et des fans de toutes générations) c’est de pouvoir quasiment jouer en instrumental. C’est en effet le public qui remplace globalement Sirkis sur le chant pour ces trois morceaux. Un public comblé d’avoir pu voir sur scène ces légendes pour clore cette belle édition 2023 du paléo.
A minuit et demi, fini le concert on peut enfin s’asseoir et manger, en repensant à cette belle semaine. On se réjouit déjà du menu 2024.
L’équipe Lastnite.ch tient à remercier toute l’équipe du Paléo pour la disponibilité ainsi que la confiance accordée pour la couverture de cette 46e édition du Paléo Festival.