Il semble que le concert d’hier soir qu’a offert Shaka Ponk a fait l’unanimité. Un spectacle, et non pas seulement un concert! C’est ce à quoi le public de Paléo a assisté jeudi.
Utiliser ou non un décor est propre à chaque artiste, et parfois il suffit d’un rien pour que la magie du rock opère. Néanmoins, lorsque le décor de Shaka Ponk s’est dévoilé, nous avons bien compris qu’ils n’étaient pas là pour une balade de santé : des montagnes de livre de plusieurs mètres de haut, des caisses partout, un écran géant et des plateformes pour les musiciens!
C’est dans ce décor que sont apparues, tout d’abord, une dizaine de personnes en hauteur, dans l’ombre. Puis les artistes sont arrivés. Les musiciens accompagnaient Frah et Samaha Sam. Tous vêtus de noir, de kaki, comme pour aller au combat. Et c’est finalement ce qui est arrivé. Un combat magnifique d’1h30 auquel le public a pu participer après l’annulation malheureuse de leur venue en 2019.
Deux forces sur scène
De la mise en scène, nous en avons retenu un résultat grandiose. Mais que dire de l’énergie avec laquelle les artistes nous ont éblouis. Samaha Sam, telle une reine, une lionne, adoucissait les chansons de sa voix claire pour mettre ensuite le feu à tout le parterre de la Grande Scène en hurlant. Une femme magnifique qui surplombait tout le monde, qui illuminait la scène et donnait un sens à tout le groupe.
Et Frah, bien évidemment, la seconde moitié de ce duo mémorable… Sa voix si particulière chantait, et nous a également parlé. Tel un discours politique, il a demandé aux gens de réfléchir sur leur vie, sur ces moments passés lors de festivals tels que le Paléo. Des moments hors du temps, magiques. Sa présence sur scène, puis dans le public, a créé une telle énergie dans la foule que sur une seconde, nous avons même était inquiets du résultat : “profitez de ce petit moment de paradis avant l’enfer”.
Le chanteur a fait tourner le public autour de lui. Nous pouvions même voir dans les yeux du vigile, sur les grands écrans, que quelque chose d’incroyable se passait. Une machine à laver d’humains, un nuage de poussière, puis le retour des chansons et de Samaha Sam sur scène.
Une vraie mise en scène
Les discours, les démonstrations musicales et vocales, la présence d’une chorale, le décor et l’écran géant au centre de la scène. Tout était fait pour vivre un vrai spectacle, et non pas seulement un concert. Nous savons que Shaka Ponk est entrain de faire sa dernière tournée et ressentons tout l’amour et l’énergie que le groupe veulent nous faire passer pour ce dernier Paléo. L’intensité avec laquelle nous avons vécu ce moment est inoubliable.
Une intensité que Samaha Sam a tellement ressentie qu’elle s’est mise à pleurer, en s’approchant et en touchant le mains du premier rang. Cette intensité avec laquelle tout le groupe nous a fait voyager, restera gravée dans nos mémoires à toutes et tous.
La définition même du rock
Ce style musical propre à la jeunesse de nos parents plutôt qu’à notre plus jeune génération est resté très accessible avec Shaka Ponk. La musique enivrante, les cris des chanteurs, les paroles anti-systèmes et ce geste, le “signe des cornes”, que Samaha Sam répétait sur les écrans à chaque chanson. Un symbole qui signifie que nous sommes en accord avec ce qu’il se passe, ce qu’il se dit.
Un symbole que j’avais pour ma part presque oublié, mais qui faisait sens hier soir. Merci au groupe pour ce voyage.
L’édition 2023 du Paléo Festival de Nyon se poursuit jusqu’au dimanche 23 juillet 2023. Pour plus d’informations, c’est par ici.
