
Présent parmi les premiers groupes à avoir inauguré la réouverture de la salle mythique genevoise en 2012, le plus genevois des groupes américains pouvait se sentir comme à la maison à l’Alhambra avec un public très expressif pour la tournée de l’album Moon Mirror.
Pour rappel, Nada Surf est un groupe de rock alternatif américain formé à New York en 1993 par Matthew Caws et Daniel Lorca. Notamment connu avec l’indémodable Popular paru en 1996 et qui fera encore son effet lors de ce concert. Leur style musical mêle tantôt mélodies pop tantôt guitares puissantes.
Des nouveaux titres efficaces
Venus présenter leur 9 ou 10ème album (selon la manière dont on voit leur album de reprise If I Had a Hi-fi), le concert débute par l’enchaînement sans interruption de trois titres (Second Skin, In Front of Me Now et l’éponyme Moon Mirror) tirés du nouvel album. Le son est propre, l’ambiance est chaude et il n’en faut pas moins pour lancer un public déhanchant sans attendre ses cervicales.
Suivi par des salutations dans un français parfait, le groupe, sans jamais être dans l’expression excessive, dose à merveille les rythmes soutenus aux balades mélancoliques mélangeant souvent les deux comme sur le très bon Mathilda traitant de la masculinité et de l’ouverture aux autres. C’est d’ailleurs sous un tonnerre d’applaudissements que se termine ce morceau et cette “première moitié” de concert.

Une deuxième partie placée sous le signe de l’adolescence pour un public du “second âge”
Le concert bien entamé prend une autre dimension lorsque le groupe lance les premières notes de Where Is My Mind des Pixies. Dès lors, c’est en chœur et avec le chant du public que les titres vont s’enchaîner. Et ce n’est pas les nombreux “vieux” tubes du groupe qui vont manquer. Entre Blonde On Blonde, So Much Love ou encore Hyperspace, c’est toute l’histoire du groupe qui est racontée.

Et l’apothéose survient lorsque pour leur rappel, le groupe enchaîne coup sur coup le cultissime et dans un esprit très grunge Popular à la limite de provoquer des pogos et le pop et néanmoins tout autant efficace Always Love à faire rougir le public dont l’âge moyen devait se rapprocher de la longue carrière musicale de Nada Surf.
Preuve, s’il n’en faut, que l’amour et la fidélité sont encore présents de nos jours. En conclusion de ce show mémorable et pour faire redescendre la température, le groupe joue en total acoustique l’excellent Blizzard of ‘77.

Des Hollandais en forme d’éléphant
Chargés d’ouvrir la soirée, les Hollandais d’Elephant ont fourni une prestation très solide et d’une qualité sonore rare pour une première partie. Dans un genre évoluant entre l’indie rock et la folk des années 70, le groupe a présenté une ribambelle de titres qui n’ont pas laissé indifférent.
Il suffisait de voir la salle se remplir au fur et à mesure de la prestation et les têtes passer d’un air statique au balancement frénétique pour mesurer l’impact. On pouvait même se demander s’il s’agissait réellement d’une première partie tant le public était enjoué à la fin.
Une collaboration avec Soldout Production.
