© Maxime Sallin

Comment conclure en beauté le week-end ou démarrer au mieux sa semaine ? En vivant, dimanche dernier, la première venue à Genève de deux artistes australiens qui diffusent les bonnes ondes comme les vagues sur les côtes de leur pays.


Devant la splendide entrée de l’Alhambra, la file s’étire lentement dans la douceur d’un dimanche soir d’octobre. Ça parle anglais, logique pour un public venu écouter deux voix dont les mélodies conquièrent le monde anglophone de prime abord, et jouissent d’une belle côte en Suisse-allemande. La veille encore, Ziggy Alberts remplissait la Bierhübeli de Berne avec près de 900 spectateurs selon l’organisateur. À Genève, la jauge était légèrement plus intime avec un peu moins de 800 personnes. Mais rien n’aura défait la ferveur d’un concert vibrant.

Une tête d’affiche qui fait chanter et émeut son public

Sur scène, Ziggy Alberts entre simplement, pieds nus, guitare à la main. Avant même sa première note, c’est un magnéto évoquant l’océan qui est lancé. Ce motif, constant dans son univers et dans les interventions qui rythme la setlist d’une heure trente, marque la force et les leçons qui l’inspirent. Derrière lui s’élèvent, sous une lumière chaude, quasi solaire, un drapé qui révèle un décor évoquant la surface de l’eau.

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Entre les morceaux, Ziggy Alberts partage quelques pensées, dont son plaisir d’être à Genève pour la première fois après dix années à visiter le pays. Il se lance aussi sur un morceau au piano solo, Stronger, qui laisse place à un silence suspendu, éclairé d’un seul faisceau sur lui. Le public est obnubilé par sa prestance, son charisme au sourire éclatant. Une belle sincérité, qui révèle toute la simplicité des Aussies. 

Puis, il fera preuve de magie en laissant un nouveau magnéto capter l’attention pendant que le surfeur de Byron Bay rejoint la régie son. Là, une estrade est montée pour qu’il puisse chanter,  seul au centre de la salle. Il prend même plaisir à se retrouver au coeur de la foule, micro et guitare en main, pour interpréter avec magie le titre Blessings.

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Ziggy Alberts capte les regards, ceux d’hommes et femmes voulant passer un moment privilégié. Son dernier – et long – retour sur scène marquera la présentation d’une nouvelle chanson — annoncée pour le 23 octobre —, puis Letting Go en duo avec Ben Morgan. L’une des dernières d’un long set, marqué par une chaleur humaine exceptionnelle.

Ben Morgan, une ouverture pleine de grâce

Parlant de Ben Morgan, il est facile de faire le portrait robot de la première partie de la soirée : cheveux blonds délavés, sourire solaire et jeans oversized. L’Australien incarne la douceur de son pays, avec une musique à la sonore palette plus profonde que son successeur. C’est un coup de coeur, tant sa capacité vocale est au service de son jeu subtile à la guitare. Derrière ses très belles balades folk se cachent des nuances blues, servies par une maîtrise fine de la réverbération.

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La salle est attentive, comme ce moment où le chanteur fait un sondage express pour savoir de qui entre Lana Del Rey et Bruce Springsteen aura le droit à une reprise. C’est le Boss qui aura les faveurs d’un public clairsemé, qui s’aventurera de plus en plus proche de la scène. Dancing In The Dark, qu’il revisite avec sincérité et légèreté, est bonne.Le reste du set de trente minutes le sera tout autant. Entre deux morceaux, il raconte aussi comment il a écrit sa première chanson à 21 ans, alors qu’il étudiait le droit sans vraiment vouloir devenir avocat. Et c’était visiblement le bon choix!