Les décisions du Conseil fédéral du 13 janvier dernier ont eu raison de la 11ème édition du Festival Antigel selon un communiqué officiel. Prévu du 28 janvier au 21 février, l’événement genevois se voit contraint de se mettre en retrait pour cet hiver alors qu’un plan sanitaire était placé au cœur du projet où étaient prévus Stephan Eicher, Arnaud Rebottini ou encore Emily Jane White.



Malgré le travail acharné des organisateurs qui ont repensé le format dans son intégralité, il était impossible de proposer des concerts et spectacles vivants comme aurait pu connaître le festivalier durant les dix éditions précédentes. Néanmoins, le Festival a ouvert le dialogue avec le Département de la Cohésion Sociale (DCS) du Canton de Genève et travaille actuellement sur des alternatives concrètes, comme le souligne le communiqué de presse :

« Persuadé.e.s que toutes les formes de représentations artistiques en public ne peuvent pas être mises à l’arrêt, nous nous battons pour ouvrir le champ des possibles et redonner à la culture son rôle essentiel dans la société (…). Aujourd’hui, nous refusons de tirer un trait sur l’ensemble de ces moments de vie essentiels. Par conviction et par solidarité avec les nombreuses personnes sans lesquelles Antigel n’existerait pas – les artistes, les technicien.ne.s, les partenaires, les fournisseurs, les bénévoles et le public – nous voulons nous battre ».


Plus de cent artistes étaient programmés

Pour cette 11ème édition, les organisateurs ont analysé et innové en profondeur pour ouvrir les champs des possibles. Durant des mois, ils ont imaginé un concept permettant la tenue d’événements minimalistes avec une jauge de 50 personnes maximum dans les lieux de représentation. C’est donc un coup dur pour le milieu culturel, qui souffre particulièrement depuis le début de la pandémie et qui cherche, tant bien que mal, des solutions souvent balayées. Antigel prévoyait cette année pas moins de 50 événements dans 20 communes.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, 112 artistes étaient invités à se représenter dans différents lieux du Canton, qui ont d’ailleurs pris part à cette transformation en imaginant de nouvelles manières de vivre les espaces et de les expérimenter. Parmi ceux-ci, les mythiques salles de l’Alhambra et du Victoria Hall qui s’apprêtaient à accueillir des concerts intimistes dans une scénographie repensée.


Girl Band à la Fondation Partage lors de l’édition 2020 d’Antigel. Photo par Amdophoto

Selon le festival, une trentaine de concerts étaient prévus, avec notamment cinq soirées aux côtés de Stephan Eicher dans des lieux impactés par la crise sanitaire : un palace, un centre international et le Victoria Hall justement. Le groupe folk This Is The Kit était par ailleurs programmé à l’Alhambra, tout comme le Français Malik Djoudi au Théâtre Am Stram et la troublante artiste américaine Jesca Hoop à la Paroisse d’Anières-Vésenaz, dans laquelle s’est produit Vetiver il y a un an. Cette riche programmation pouvait également compter sur une foisonnante scène helvétique avec Reverend Beat-Man, Mario Batkovic, Cyril Cyril, Sara Oswald ou encore Pierre Omer & The Nightcruisers, vus cet été dans le cadre du Bain des Pâquis.

« Nous nous battons pour ouvrir le champ des possibles et redonner à la culture son rôle essentiel dans la société ».



Antigel s’est imposé ces dernières années sur la carte des festivals suisses grâce à son audacieuse programmation qui offre des rendez-vous dans des lieux inconnus, des claques artistiques, des performances bouleversantes ou des échanges uniques avec les artistes tels que Patti Smith autour d’une fondue.

L’équipe de LastNite s’est d’ailleurs attelé à couvrir plusieurs événements lors de la dixième édition qui se tenait avant la pandémie du coronavirus, au début de l’année 2020…