Pour son unique date en Suisse, Angel Olsen nous faisait l’honneur mardi soir de fouler les planches de la magnifique salle de l’Alhambra. C’est dans le cadre de la dixième édition d’Antigel que l’Américaine a proposé, durant plus d’une heure, un spectacle de haut vol après une ouverture magnifiquement assurée par Hand Habits.
Que l’attente pour Angel Olsen fût longue après le dernier morceau de l’excellent trio américain mené par Meg Duffy (Kevin Morby, Weyes Blood, The War On Drugs). Mais quelle fût aussi méritée pour les spectateurs d’Antigel qui se sont déplacés mardi soir dans l’écrin de la rue de la Rôtisserie !
Entrant sur scène quelques secondes après ses six musicien (dont deux instruments à cordes bienvenus), Angel Olsen s’est exécutée d’emblée au piano en interprétant avec passion All Mirors, un morceau issu de son récent album. Adoubée en préambule par le directeur d’Antigel, Eric Linder, l’Américaine n’aura ainsi pas déçu une seule minute. En plus de maîtriser guitare et piano, la jeune femme de 33 ans est capable de jouer sur des niveaux d’intensité étonnants avec sa voix. Un fait qui aura de toute évidence séduit plus d’un spectateur ce soir là.
Une artiste hypnotisante
De la douceur à la hargne, de la virtuosité complexe à la simplicité sonore, un spectacle d’Angel Olsen s’apparente à une montagne russe que l’on ne souhaite plus quitter. Car à la vue de l’attentif public ce mardi soir, il est certain que la native de Saint-Louis possède un don : celui d’hypnotiser son monde.
Forte d’un univers singulier, elle laisse sans voix ce public qui ne se prive pourtant pas d’être bruyant après chaque fin de chanson. Ce sera notamment le cas après la fameuse Shut Up Kiss Me – qui a le don d’électriser la salle -, avant de retrouver quelques phases sensibles soutenues par la magnifique Endgame et surtout l’émouvante Chance en rappel.
Bien que le spectacle ait été programmé un mardi soir, rien n’a empêché le public genevois de répondre présent. Pas même la météo fraîche et pluvieuse. Et même si l’Alhambra n’affichait pas complet, elle aura toutefois vibré à travers ce spectacle exquis proposé par une Angel Olsen peu avare de discussions. Si bien qu’il se place légitimement parmi les plus belles expériences de ces dix dernières années.
Alors voilà, Antigel a encore frappé fort après la venue de Kevin Morby (couvert par notre rédacteur Alberto Rigamonti). Et nul doute que la poursuite de l’événement augure à nouveau de belles surprises!
